La série SCS (Standard Combat Series) est très prolifique en ce moment. J’ai commenté récemment Heights of Courage consacré à la guerre d’Octobre 1973.

Avec « It never snows », on rejoint les polders et les fleuves hollandais en septembre 1944.

Bernard Montgomery souhaitait finir la guerre par un franchissement du Rhin en Hollande de manière à pénétrer directement dans le coeur industriel de l’Allemagne nazie. L’idée était de passer un canal et trois fleuves majeurs (Meuse, Waal et Rhin inférieur) en faisant progresser un corps blindé britannique (Garden) sur un axe ouvert et protégé par trois divisions aéroportées (les 82nd et 101st US et la 1st britannique pour Market). Au final, l’opération Market Garden fut un échec stratégique, le dernier fleuve ne pouvant être franchi à Arnhem… un pont trop loin pour rappeler l’ouvrage à succès de Cornelius Ryan et le film non moins célèbre de Richard Attenborough du même nom.

Avec It never snows, l’éditeur MMP nous propose le plus grand format jamais paru dans la série SCS; à savoir: 5 cartes de format standard, 880 pions, le tout à une échelle d’une demi-journée par tour, 600 mètres par hexagone et un pion par compagnie.

Ce qui est intéressant dans INS, c’est le fait de mixer trois opérations aéroportées avec une chevauchée de blindés à travers un paysage difficile de polders et de coupures humides à franchir et quelles coupures: la Meuse et deux bras du Rhin ! Rien que ça ! Il est clair que l’Allemand est sur une dynamique différente: sur la défensive, rameutant nombre d’unités de bric et de broc, seulement capables de ralentir la progression anglo-saxonne et d’essayer quelques contre-attaques essentiellement localisées au nord du champs de bataille d’ailleurs.

J’ai profité du grand pont (ça tombait bien 😉 ) du mois de mai pour me lancer dans une opération Market-Garden solo sur le grand scénario (le 5.1) avec le placement libre des aéroportés. En fait, je continue  penser que simuler Market Garden, ça doit se faire avec la surprise initiale concernant les posés du premier tour. En fait, je n’ai guère été retors en la matière. Je suis resté assez proche du placement historique: plus ramassé pour la 1AD britannique autour d’Osterbeek et plus diffus pour les deux divisions américaines de manière à cloisonner au maximum le terrain et protéger l’accès aux canaux et fleuves.

Il y a une règle délicate qui peut sacrément influencer les parties: les ponts déterminants sont minés et ils ont en général une chance sur 3 ou une chance sur deux de sauter. Or il y a cinq coupures majeures à franchir pour gagner et les moyens en pontons et ferry sont limités. Sacrée quadrature du cercle et quelle organisation nécessaire pour border un fleuve, le franchir, repartir en exploitation avec les paras pour protéger les points clés … et les allemands pour les bloquer. Bref passionnant pour un joueur agressif allié et un joueur défensif allemand ! Bon, ok dans une partie solo, j’ai joué les deux rôles que j’aime tout autant ! 😉

INS se caractérise également par le besoin d’une très bonne coordination en termes de trafic routier, accès aux coupures et opérations de franchissement. Il y a vraiment un rythme à maîtriser dans ce jeu !

De fait, pour ceux qui ne souhaitent pas déployer les cinq cartes ni prendre le temps de jouer la campagne en 17 tours, il est possible de rejouer des situations partielles sur 6 des 8 scénarios proposés.

Pour ma part, je me suis arrêté au GT8 avec les britanniques de la 1st AD retranchés sur Osterbeek dans l’attente du XXXème corps qui a quasiment pris Nimègue et qui s’est assuré de la rive droite du Waal. Il reste alors 9 tours pour aborder le Rhin supérieur avec les forces du XXXème corps. Les deux divisions parachutistes américaines soutenues de quelques bataillons motorisés britanniques servent quant à elles à empêcher toute velléité allemande de couper la ligne approvisionnement qui s’étale sur les trois cartes. Deux petits conseils: bien utiliser les trois phases de mouvement des mécanisés (road march, mouvement phase et exploitation phase) et ne pas craindre le manque de ravitaillement pour des unités envoyées au loin pour boucler des nœuds routiers ou des points de passage fluviaux importants.

Franchement, à cette échelle, ce wargame est très jouable, dynamique et bien efficace. Un plaisir pour une simulation que je place facilement au côté du légendaire Fallschirmjaeger dans la même série.

Dans les bonnes boutiques, sur le site de l’éditeur MMP ou dans les bonnes affaires de BoardGameGeek !

 

 

 

 

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