On ne présente plus Jacques Garnier, historien « non académique » 😉 spécialiste de l’épopée napoléonienne.
En novembre 2015, aux éditions Perrin, il nous propose un beau volume de 350 pages consacré à la guerre napoléonienne et à son maître: Napoléon Bonaparte. Sur ce sujet, j’avais été déçu par l’approche qu’en avait eu Jean Tulard dans « Napoléon, chef de guerre » en 2012.
L’ouvrage démarre sur la campagne d’Italie de 1796-1797. Il se poursuit sur l’analyse du système napoléonien, ses emprunts et ses innovations. Les limites sont également couvertes de la guerre d’Espagne aux campagnes de 1812, 1813 et 1814. Je n’irai pas plus loin car je viens à peine de l’ouvrir. Mais je tenais d’ors et déjà à vous le signaler. 😉
Bon week-end pascal !
Le rombier.
L’art militaire de Napoléon, une biographie stratégique. Jacques Garnier. Aux éditions Perrin en novembre 2015. Avec 35 cartes, une bibliographie sélective et un index. 350 pages.
J’ai fait une erreur concernant l’ouvrage de Jean Tulard. en fait, j’avais bien apprécié son « Napoléon, chef de guerre ».
C’est le précédent: « Les grands moments d’un destin » qui m’avait plutôt déçu !
Mea culpa !
J’aimerai connaître quels sont les emprunts du système Napoléonie
Quand on sait que Napoléon a sacrément étudié les guerres antiques mais aussi Maurice de saxe et le grand Frédéric…
Intéressant !
S’il a beaucoup étudié, on ne peut pas ne pas lui reconnaître un coup de patte et une capacité à organiser, motiver et animer les campagnes. Je te le prêterai si tu veux ! 😉
Je pense que son génie tactique a été d’innover afin de profiter au mieux des propriétés de l’armée française de l’époque (enthousiaste mais peu entraînée) et de rendre celle-ci plus efficiente que les armées ennemies encore, organisationnellement et tactiquement parlant, très passéistes et traditionalistes.
Pas seulement tactique. Il maîtrise parfaitement la dimension « opérative » comme on dit aujourd’hui ainsi que la dimension stratégique. De fait, il aura été peu longtemps officier subalterne. On peut ajouter un talent indéniable de meneur d’homme et de communication tant vers ses soldats, ses subordonnés que ses supérieurs (jusqu’au COnsulat…).
Vi, d’accord avec toi. Bien entendu.
Sans oublier ses dimensions organisationnelle et législative de chef d’état.
Mais je ne parlais ici, à dessein, que de la dimension tactique… 😉
Ayant un peu étudié les éléments tactiques de la guerre de sept ans en Europe, je suis frappé par la capacité de Napoléon à, justement, en prendre le contre-pied, à trouver des organisations et des adaptations permettant d’optimiser les propriétés de l’armée française.
Dans le texte, Jacques Garnier présente la campagne d’Italie de 1796-1797 puis cnsacre un chapitre aux influences de Bonaparte: lectures probables et ses référents historiques: Turenne et Frédérick y ont une bonne place…
Intéressant !!
Visiblement pour ses lectures, on est plus dans le registre du probable que du certain, d’après Garnier.
Le probable ?
Napoléon a tout de même écrit (ou dicté) ses analyses sur les guerres de Frédéric II.
Analyses très intéressantes, au demeurant…
Oui mais à Saint-Hélène. Il n’a pas eu le temps avant !
Si, il en avait étudié les batailles à l’école militaire de Brienne, il me semble.
Et longuement discuté à ce sujet avec Jomini.
Je n’ai pas lu les livres indiqués dans cette rubrique. Mais pour apprécier l’art militaire de Napoléon, je vous conseille :
– « Napoléon : De la guerre » présenté et annoté par Bruno Colson, Perrin.
– Les livres de Stéphane Béraud : « La révolution militaire » T1 et T2, Bernard Giovanangeli Editeur.
– « L’éducation militaire de Napoléon » du capitaine J. colin , Editions Historiques Teissèdre(première parution en 1901).
– de Jean-Batiste Vachée : « Napoléon en campagne », Editions des Equateurs, (première parution en 1913).
A lire aussi les livres de Jomini sur tout ce qui concerne l’Empereur.
Il est possible que les livres récents sur l’art militaire de Napoléon soit du réchauffé en quelque sorte et qu’il faut bien faire marché le monde de l’édition…
Je vous conseille aussi de privilégier les livres écrits par des militaires devenus historiens que par des historiens de métier mais qui ne comprennent pas grande chose à l’art de la guerre surtout, sauf exception.
Merci Louis pour ces apports utiles. 50% de militaires et 50% de militaires non historiens. 😉
J’ai dans ma bibliothèque bien des ouvrages écrits par des historiens patentés, des militaires « devenus historiens » ou des historiens par la passion (pensée du jour pour Alain Decaux ou pour René Grousset). Je ne distingue pour ma part que les bons, les moins bons, voire les mauvais.Mais y en a un sacré paquet qui furent sacrément mauvais après avoir été militaires ! Aussi, beaucoup de militaires n’ont d’ailleurs jamais rien compris à l’art de la guerre ! 😉
Bonnes fêtes de Pâques.
Jean-Luc
Je suis d’accord avec vous, il se trouve de bons historiens, de bons militaires-historiens et les autres dans ces deux catégories.
Mais à choisir je préfère un militaire qui raconte son expérience du feu maladroitement à un historien qui va écrire superbement mais sans avoir entendu les balles siffler au-dessus de sa tête.
La théorie de l’art de la guerre est aride et dans sa pratique l’erreur n’est pas permise ou ne devrait pas être permise.
C’est le rêve de beaucoup de personnes, militaires ou non, de comprendre l’art de la guerre et par extension d’acquérir le génie militaire, donnant à celui qui le possède une sorte d’aura le plaçant au-dessus du commun des mortels. C’est pour eux une sorte de quête du Graal. Mais ils oublient que sans le Dieu des Armées nous ne pouvons obtenir la victoire.
Je pense, au demeurant, que nous pouvons faire confiance sans problème à Jacques Garnier en ce qui concerne ses connaissances sur les tactiques militaires Napoléoniennes…
Comme l’évoque Louis, les deux ouvrages de Stéphane Béraud sont des références sur le sujet dans l’édition moderne !
Vu dans le Figaro:
http://www.lefigaro.fr/histoire/livres/2016/03/21/26008-20160321ARTFIG00234-l-art-militaire-de-napoleon.php