Beaucoup d’entre nous ont connu Jean-Claude Delhez au travers du magazine Guerres & Histoire. Il a particulièrement marqué l’historiographie récente au travers de quatre ouvrages publiés aux éditions Economica: tous concernaient l’histoire militaire et tout particulièrement la 1ère guerre mondiale.
L’auteur s’attaque ici à un sujet différent et toujours bien difficile à traiter sur le plan historique: le renseignement et sa dimension la plus délicate, l’action d’écouter et de briser les codes de l’ennemi. La difficulté à traiter le sujet vient souvent qu’il s’agit d’une activité par définition secrète, peu sourcée et dont les acteurs n’ont pas vocation à s’épancher…
C’est dire tout l’intérêt du texte de Jean-Claude Delhez qui a mené une véritable enquête pour nous restituer l’histoire de « briseurs de codes » français durant la Grande Guerre.
L’ouvrage démarre sur les explications techniques préalables nécessaires pour comprendre les activités concernées. On comprend également toute l’importance prise par les écoutes radiophoniques. De beaux chapitres sont consacrés à l’organisation des différents services, complémentaires et parfois concurrents. Les rapports aux services étrangers sont également évoqués et l’organisation des services ennemis détaillée.
Les opérations menées sont présentées dans des chapitres assez courts qui donnent parfois une impression de juxtaposition plutôt que celle d’une analyse structurée et rigoureuse. Il n’empêche que le texte fourmille d’informations et de faits précieux, peu, pas ou mal connus…
Une bonne moitié de l’ouvrage est consacrée aux opérations d’espionnage et de contre espionnage en Espagne et au Maroc. Sincèrement, je trouve que cette partie aurait pu constituer un livre différent car on s’éloigne sensiblement du sujet initié dans la première partie. Mais bon, l’auteur est un conteur qu’on suit avec plaisir !
Au final, une belle somme consacrée au renseignement durant la 1ère guerre mondiale.
Aux éditions Economica dans la collection « Campagnes & stratégies ». 384 pages avec sources & bibliographie. En mai 2014.
La page Facebook de l’éditeur.