Après le film « Indigènes » et la sortie prochaine d' »Hors-la-loi », il est bon de rappeler ce que fut l’engagement des Africains durant la seconde guerre mondiale et les guerres de la décolonisation.
« Indigènes« contenait des approximations et des erreurs historiques notables pour ne pas dire pire. En conséquence, il me semble essentiel que les amateurs d’Histoire se fassent leur avis en se basant sur une bibliographie de qualité avant que la polémique n’enfle…
Voici la sélection des ouvrages qui me semblent les plus intéressants sur ce sujet:
- Histoire de l’armée française en Afrique 1830-1962 par Anthony Clayton chez Albin Michel en 1994
- La campagne d’Italie, les victoires oubliées de la France 1943-1945 par Jean-Christophe Notin chez Perrin en 2002
- Homme de guerre par le général Guillaume chez France-Empire en 1977 (sur les tabors marocains)
- La longue route des tabors par Jacques Augarde chez France Empire en 1983
- C’est nous les Africains, l’épopée de l’armée française d’Afrique 1940-1945 par Dominique Lormier chez Calmann-Lévy en 2006
- Les Africains dans la guerre d’Indochine 1947-1954 par Michel Bodin
- Dernier baroud à Dien-Bien-Phu par René Bail sur les tirailleurs du 7ème RTA en Indochine
- La route morte RC4 1950 par Charles-Henry Pirey sur les tabors marocains
De nombreux témoignages de la fraternité d’armes entre européens et africains émaillent régulièrement les mémoires consacrées à l’Indochine et à l’Algérie. Lire d’ailleurs particulièrement « Une vie de guerres » de Bernard Cabiro commenté récemment…
Et ben, les Africains sont bien contents de nous servier malgré le fait de ne pas avoir de droits, pouvoir devenir officier ou de recevoir leur pension !
@Ombrageux
Bonjour Craig,
Ne pas avoir de droits ? Qu’est ce que ça veut dire et lesquels ?
Ne pas pouvoir devenir officier ? Il y a eu des officiers africains dans l’Armée d’Afrique, extrêmement minoritaires certes mais il y en a eu. Mais parmi les engagés métropolitains dans la troupe, combien sont devenus officiers ? Des exceptions… L’armée française recrutait avant tout des tirailleurs et non de futurs officiers, des hommes solides pour constituer la troupe, tout comme nos paysans picards en métropole. Chez les tirailleurs, les grades de caporal, caporal chef puis de sergent à adjudant chef étaient occupés, de manière significative, par des hommes issus de la troupe.Lisez les mémoires consacrés à ces unités, c’est assez révélateur. Quant aux pensions, il ne faut pas dire n’importe quoi, le temps du contrat terminé, une pension était accordé au tirailleur adaptée à son grade et à son pays d’origine (on ne versait pas la même pension en métropole et au mali par exemple). Le vrai problème est survenu aux indépendances. Le montant des pensions a été « cristallisé » à la date de l’Indépendance du pays concerné, c’est à dire bloqué sans revalorisation. Il est clair que 30 ans après, la valeur en était largement amoindrie. Le problème n’est pas la pension ou son absence mais le fait qu’elle n’était pas de même valeur que celle du métropolitain et qu’elle a été bloquée à la date de l’indépendance.
Le vrai problème est, à mon sens, celui de la pension (pour etre offcier , il faut avoir fait ue école d’offciers , ce qui n’est pas le cas de l’immense majorité des soldats coloniaux) … Le message envoyé à ces hommes fut : vous valez moins qu’un metropolitain … Eu égard au service rendu à la Nation , ils auraient du avoir le meme traitement que tous les vétérans …
C’est assez desastreux pour l’image d’un pays dont la dévise est :
Liberté, EGALITÉ, FRATERNITÉ
@Superben
Le problème ce n’est pas la pension. Les tirailleurs, goumiers, spahis étaient pensionnés mais la cristallisation qui a eu lieu au moment des indépendances. Ils devenaient étrangers. Etait-ce aussi logique, à défaut d’être moral, de caler les pensions dans les colonies au même niveau qu’en métropole, compte tenu du niveau de vie ? Un tirailleur, un goumier et un spahi connaissaient le montant de la pension qu’ils allaient percevoir. En quittant le giron de la France, ils ont continué à percevoir leurs pensions mais, j’insiste, au niveau du montant atteint au moment de l’Indépendance. àa c’est pour ton regard sur l’égalité.
Quant à la fraternité, je te renvoie à la lecture des souvenirs et anciens de l’Armée d’Afrique.
Il y a bien entendu des arguments pour la cristallisation … mais au final, cela fut desastreux pour la réputation de la France qui a renvoyé une image d’ingratitude, d’avarice et d’inégalité …
Il semble (d’après ce que j’ai vu et lu …) que les vétérans coloniaux vivent assez chichement avec leur pension en tout cas bien loin des standards d’un vétérans metropolitains . Est ce juste ?
On aurait pu faire , à moindre frais, de tous ces vétérans les premiers ambassadeurs de la France et de ses idées .. Au lieu de cela , on se tape « Indigènes » et on se fait tailler des croupières par les Chinois en Afrique ….
Les pensions ont toujours été claires vis à vis des soldats de l’armée d’Afrique, les indépendances ont changé les règles et ça peut aussi se comprendre.
Réputation ingratitude, assez chichement, juste, ambassadeurs de la France et de ses idées… toujours tes bons sentiments !
On ne l’ a pas fait. Dont acte. Et même si on l’avait fait, rien n’aurait empêché les chinois de faire quoi que ce soit. Tu crois que les chinois font dans les bons sentiments en Afrique ? La géopolitique des bons sentiments ?
Je comprends bien que tu aurais souhaité des pensions pleines au taux européen et actualisées malgré les indépendances de nos ex colonies. Ce n’était pas le principe. Dont acte.
Il ne s’agit absolument pas de « bons sentiments » mais de « Soft Power ». Tous ces vétérans auraient pu etre (et ont parfois été) des relais efficaces dans le domaines politiques et économiques.
D’ailleurs n’est il pas étrange que le déclin géostratégique de la France correspondent avec la disparition des leaders africains formés en France et admirateurs d’une certaines idées de la France ( Senghor, Bongo père, Houphouet Boigny pour les plus connus)
@Superben
Ah le soft power ! Ben c’est peut être aussi que la France n’est plus guère capable de « hard power ». Les USA et la Chine investissent massivement en Afrique et ont leur crédibilité pas toujours très soft.
Sacré Superben !
Bonjour,
Evidemment, je n’ai pas vu « hors la loi » , j’ai bien sur vu « indigene » et aussi « l’ennemi intime » , pour les plus recent bien entendu , evidemment la cicatrice est encore profonde pour « certains » , alors il faut nous rappeler a l’ordre, mais il me semble que le cinema et nos elites ne parle pas ou que tres peu des milliers de harkis, et suppletifs lachement assassinés avec leurs femmes et enfants bien apres les evenements ,et des 25 000 familles de français tombés pour la « pacification », tiens puisque nous y sommes , pourquoi la jeunesse quitte ce pays 50 ans apres pour venir vivre en France ?? ce pays aux valeurs si critiqués par les memes « certains » ,nous acceuillons encore les elites de cette nations dans nos hopitaux , etc … alors assez de s’excuser et sinon a tous le monde de faire son mea culpa car il n’y a pas que le commandant « o » qui tortura ou assassina , nombre d’algeriens et de soldats (du contingent aussi) passerent par les mains de tortionnaires du FLN tout autan experte que celles de certains officiers Français.
Pas la peine de publier ce message mr Synave , mais merci de permettre aux internautes de s’exprimer grace a votre excellent blog.
@lolo
pas de problème.
mais au delà des douleurs et des cicatrices, il y a l’Histoire. Une lecture – à sens unique – de l’Histoire n’est guère favorable à refermer les cicatrices. Et une fois de plus, cette lecture là est, qui plus est, militante.
Merci de votre passage ici.