« Bruno » n’est plus.

Les Éditions du Rocher rendent hommage au Général Marcel Bigeard qui s’est éteint le 18 juin 2010 à Toul, sa vie natale, dans sa quatre vingt quinzième année.

« Bruno » avait signé de nombreux ouvrages chez cet éditeur:

* Mon dernier round (2009)
* Adieu ma France (2006)
* Pour une parcelle de gloire (ré-édition) (2005)
* Ma guerre d’Indochine (2004)
* Paroles d’Indochine (2004)
* Ma guerre d’Algérie (2003)
* De la brousse à la jungle (2002)
* Crier ma vérité (2002)

Le Général Bigeard avait confié aux Éditions du Rocher le texte de cet ultime livre à publier à titre posthume. C’est fait.

L’ouvrage retrace le parcours d’exception de cet homme et officier de l’armée française depuis sa naissance en 1916 à Toul jusqu’à ses derniers mois de 2010, toujours à Toul.

La carrière de ce jeune français que rien ne prédestinait au métier des armes est exceptionnelle: doté de son certificat d’études, employé de bureau à la Société Générale de Toul, Marcel Bigeard va partir au service militaire le cœur gros. Rendu à la vie civile, il va reprendre sa vie d’employé de bureau auprès de sa jeune épouse, Gaby. Pris dans le maelström de la défaite de 40, il va s’évader par deux fois des camps de prisonniers allemands, va rejoindre l’armée d’Afrique puis se porter volontaire pour les paras de la France Combattante ! C’est là que l’aventure « Bigeard » va réellement commencer.

Parachuté au sein d’une équipe jedburgh sur l’Ariège en 1944, il va guerroyer jusqu’à la Libération. Il va rempiler ensuite pour l’Indochine, commander un maquis en pays thai, devenir chef de bataillon de son célèbre 6ème BPC, puis ce sera Tu Lé et Dien Bien Phu. Revenu auréolé de gloire, malgré la défaire en Indochine, Bigeard va prendre le commandement du 3ème RPC en Algérie. Ce seront des opérations réussies, la mise au point des opérations héliportées d’assaut, la bataille d’Alger. Viendra enfin le commandement du sous-secteur de Saida, son plus grand commandement de temps de guerre. Éloigné de l’Algérie lors du putsch, il assurera des commandements en Centrafrique, au Sénégal et à Madagascar.

La carrière de Bigeard aurait pu s’achever au commandement de la 4ème région militaire en France, son destin va alors basculer dans la politique: 18 mois, secrétaire d’état à la Défense sous Giscard d’Estaing, puis député de sa chère région de Lorraine pendant plus de 10 ans. Le général se consacrera ensuite à l’écriture tant sur ses campagnes que sur sa vision de la France, de l’armée et de la jeunesse.

Dans « Ma vie pour la France », Bigeard sait, une fois de plus, que la fin est proche. Il déroule sa vie d’homme et de soldat, ses rencontres à travers le 20ème siècle toujours avec la même gouaille. Pas de révélations pour ceux qui ont déjà lu ses ouvrages mais un livre, le dernier pour finir le chemin.

Nul doute que la verve de « Bruno » réussira à vous arracher quelques sourires et quelques volontés de… « faire un pas, encore un pas sur la piste sans fin… ».

Mes respects, mon Général.

« Bruno » était l’indicatif radio de Bigeard en Indochine comme en Algérie.

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