La Russie: entre « étranger proche » et « étranger lointain »…
Depuis l’implosion de l’Union Soviétique et du Pacte de Varsovie, la Russie est sorti de la sphère des pays dangereux pour les Occidentaux. Les États-Unis, tout comme la Communauté Européenne, ont poussé leurs pions stratégiques, politiques, militaires et économiques vers les marches occidentales de l’ancien empire soviétique.
Mais où en sommes nous ? Quels sont les rapports de force, les volontés et les ambitions actuelles tant du Kremlin, de ses voisins proches que des Occidentaux au sens large ?
Jean-Sylvestre Mongrenier signe ici un essai géopolitique consacré à ce sujet. La préface de l’ouvrage rédigée par Yves Lacoste est un gage du sérieux de l’auteur.
Dans un format réduit mais suffisant (220 pages), l’auteur fait le tour de bien des questions: importance de l’Histoire russe et spécificités de ce pays entre Occident et Orient, poids du passé dans les choix stratégiques russes d’aujourd’hui, les motivations des différents acteurs concernés à voir se développer à nouveau une position russe forte dans le monde, capacité de cette dernière à le redevenir, le rôle des ressources énergétiques, les liaisons avec la Chine et l’Iran,… Des chefs d’état comme Poutine et Medvedev sont bien décidés à rétablir la loi russe sur ses marches que ce soit en Europe, dans le Caucase ou en Asie.
Le style de l’auteur est vif et direct, l’argumentation bien construite et équilibrée.
Alors au final, la Russie menace-t-elle l’Occident ? Pas vraiment mais ses dirigeants ont décidé de rejouer un rôle important dans le monde et de ne pas laisser les occidentaux s’imposer.
Recommandé sur le sujet.
Un beau choix d’édition de Choiseul Éditions qui vient de publier également un excellent « Géopolitiques, manuel pratique » de Patrice Gourdin dont je me délecte actuellement !
En fait, il me semble que tous les pays qui aujourd’hui veulent et parviennent à jouer un rôle géopolitique plus important – Chine, Inde, Russie et dans une moindre mesure Brésil – s’appuient sur les ressorts de la « Nation », concept que de notre côté nous laissons se dissoudre de plus en plus totalement dans le cadre flou et mou de l’Europe ?
Tout cela pour dire que selon moi, c’est l’Europe qui est sa propre menace…
@Semper Victor
Concernant la Russie, tu as raison. La russitude (euro-assiatique) est mise en avant. Il y a une vraie volonté de fierté nationale russe chez Poutine et Medvedev.
Assez d’accord avec toi sur la dilution du fait européen… en Europe… Sans identité, qui est on ?