Austerlitz: un nom qui claque comme un drapeau au vent… de la victoire !
Pour la plupart des historiens et des amateurs d’histoire militaire, la bataille d’Austerlitz a sa place au panthéon des grandes victoires dans l’histoire de la guerre.
Ce ne fut pas la plus grande bataille en termes d’effectifs, de pertes ou de résultats mais ce fut une victoire qui réunit quelques éléments rares:
- un stratège de génie: Napoléon Bonaparte au faîte de son art de la guerre
- une armée d’exception: la Grande Armée forgée aux camps de Boulogne
- une manœuvre de génie: des plages de la Mer du Nord au cœur de la Bohème-Moravie en passant par la victoire éclatante d’Ulm
- une opération de déception exceptionnelle: les austro-russes croyaient dur comme fer que l’Empereur craignait le combat…
L’ouvrage de Jacques Garnier nous restitue toute la campagne de 1805 et se concentre particulièrement, évidemment, sur la bataille du 2 décembre près du plateau de Pratzen.
Le propos liminaire de Jean Tulard et le fait que l’ouvrage est édité chez Fayard viennent confirmer la qualité du texte de Jacques Garnier qui ne déçoit pas malgré un sujet largement traité par ailleurs.
Une bibliographie très complète, de belles annexes, des ordres de bataille et 23 cartes dans le texte.
Un must sur le sujet.
Aux éditions Fayard. 457 pages. 2005.
Autre élément exceptionnel : la présence de trois empereurs sur le champs de bataille.
Et mettons nous quelques secondes dans la peau des contemporains pour se rendre compte de cet incroyable événement. L’ensemble des plus grandes puissances européennes (Angleterre, Russie, Autriche, Suède, Naples, Sicile – la Prusse hésite mais ne va pas tarder à se décider) ont formé une nouvelle coalition contre la France dont l’ensemble de l’armée se trouve sur la côte Nord française, attendant la flotte franco-espagnole pour envahir l’Angleterre. Les coalisés semblent avoir toutes les cartes en main pour détruire ce nouvel empire français : attaquer via le Sud de l’Italie en s’appuyant sur les territoires napolitains et siciliens, attaquer à partir de l’Italie du Nord, attaquer via l’Allemagne du Sud et du Nord, etc. Les coalisés décident d’attaquer tous ces points en même temps mais avant cela, il faut réunir les armées autrichiennes et russes. Ils sont trop lents à la manœuvre, et la Grande Armée de Napoléon est plus rapide. Contre toute attente, elle attaque la première. Son objectif ? Vaincre coup sur coup les armées autrichiennes et russes avant qu’elles ne se réunissent.
Une partie de l’armée autrichienne est neutralisée à Ulm. Pour autant rien n’est gagné. Car effectivement, quelques jours avant la bataille d’Austerlitz, la situation des français est extrêmement inconfortable. Elle est en infériorité numérique, elle se trouve en pleine Europe centrale, loin de la « mère patrie », et surtout l’entrée en guerre de la Prusse avec les coalisés semblent imminente car la défaite française semble effectivement certaine. Il ne suffit aux coalisés que d’attendre ! Mais Napoléon arrive à avoir sa bataille tant désirée (en faisant croire à son ennemi qu’il craint par dessus tout la bataille comme indiqué par l’article), sur un terrain qu’il a choisi et bien étudié. La victoire est totale. L’armée autrichienne n’existe plus, l’armée russe complètement désorganisée bat en retraite dans une pagaille indescriptible, la Prusse fait marche arrière et n’entre finalement pas en guerre. La France seule a vaincu l’Europe.
@Nicolas M: belle envolée à la dimension de cet événement épique ! Merci ! 😉 Si vous voulez commenter des oouvrages, n’hésitez pas… Les colonnes de Bir-Hacheim sont ouvertes aux passionnés !
Pourquoi pas, j’y penserai, promis ! Sur Austerlitz, je n’ai pas lu l’ouvrage de Jacques Garnier. Cependant si la bataille vous intéresse, je vous conseille très fortement l’ouvrage d’Oleg Sokolov, historien russe.
@Nicolas M: je vous rappeleez cette promesse ! Je ne connaissais ni Sokolov ni l’éditeur: http://www.amazon.fr/Austerlitz-Napol%C3%A9on-lEurope-Oleg-Sokolov/dp/2951836430/ref=sr_1_3?ie=UTF8&qid=1328290760&sr=8-3 Merci encore ! 😉
@Nicolas M: je viens malheureusement de découvrir que l’éditeur avait disparu en 2010. Il ne reste donc que le marché de l’occasion.
D’Oleg Sokolov, je vous conseille également « L’armée de Napoléon », magnifique ouvrage qui coutait il y a encore quelques années plus de 120 euros et qui est aujourd’hui trouvable à des prix bien plus intéressants.
Je ne connais pas votre politique en matière de « pub » mais si je peux vous conseiller une offre particulièrement tentante (j’ai moi même acquis les deux ouvrages de Sokolov via ce site) :
http://www.lechodesvagues.com/larmee-de-napoleon-et-austerlitz-napoleon-leurope-et-la-russie-p-7791.html
@Nicolas M: pas de problème avec la promo des auteurs, des éditeurs et des libraires ! Mais trop tard, je viens d’acquérir, sur votre conseil, l’Austerlitz de Sokolov ! L’armée de Napoléon sera pour plus tard. Merci encore.
De rien. J’attends avec impatience votre commentaire sur cet ouvrage. Même si j’ai cru comprendre que la pile de livres à lire commençait à devenir importante 😉
@Nicolas M: oui mais l’ordre change en fonction des arrivages et de l’humeur du moment… Je viens de finir le dernier Clancy… Là je vais revenir sur de l’histoire… 😉