S’il y a quelques « plus vieux métiers du monde », celui de mercenaire en est un sans nul doute !
Professionnel de la guerre à service temporaire, le mercenaire a monnayé son expertise du combat de l’Antiquité à nos jours. Ce fut une évidence jusqu’au 18ème siècle.
Avec l’éveil des nationalités et la conscription de masse, le mercenariat se raréfiât et fut mis au ban des sociétés modernes. Mais rien n’y fit, il ne disparut pas et les conflits récents l’ont quelque peu ranimé sous la forme des SMP, acronyme de sociétés militaires privées qui ne connaissent pas la crise…
Les mercenaires constituent le sujet de cet ouvrage de Michel Klein:
- un historique de l’Antiquité à nos jours
- la mise en avant de profils types de mercenaires du XIXème et du XXème siècle
- une analyse assez approfondie des conditions de leur engagement en Afrique ces 50 dernières années
- et enfin, une réflexion sur la privatisation des guerres en ce début du 21ème siècle.
Le sujet était vaste, l’éditeur (Ellipses) de qualité.
Mais sincèrement, je n’ai pas apprécié cet ouvrage qui bascule de l’histoire à l’anecdote, de l’hagiographie aux histoires d’aventuriers. On a du mal à distinguer le mercenaire de l’amateur d’aventures voire du globe trotter…
J’attendais, chez cet éditeur, sans doute un ouvrage plus rigoureux. J’ai peiné à le terminer.
Il n’en reste pas moins un ouvrage assez complet sur le sujet.
Cet ouvrage au titre trompeur qui pourrait le faire passer pour un roman d’aventure ou une épopée historique n’est en fait qu’une remarquable encyclopédie, fruit d’un travail en profondeur, minutieux et précis, où l’auteur cherche à percer autant les cœurs que les actions des personnages évoqués. Tout en éclairant au préalable le lecteur par une analyse très fine du contexte historique, ethnique et géopolitique des théâtres d’opération de chacune des tribulations mercenaires, Michel Klen nous conduit dans l’intimité de chacun de ses personnages, en nous faisant partager ses motivations, ses ambitions ou son engagement pour une cause précise, sans pour autant porter une admiration excessive pour les réussites, ni une condamnation sentencieuse sur les échecs.
Par un agencement judicieux des différents épisodes, regroupés par périodes et par localisation géographique, ce livre se lit agréablement comme un roman à plusieurs entrées, en fonction de l’intérêt immédiat du lecteur.
J’ai aimé ce livre et je le recommande à tous ceux qui voudraient avoir une autre culture sur le mercenariat que l’image caricaturale des barbouzes abondamment colportée ou à ceux qui voudraient se projeter dans l’avenir avec pour méditation de départ ce dernier sous-titre de l’ouvrage :
LES MERCENAIRES SONT HORS-LA-LOI, VIVE LES MERCENAIRES !
Votre point de vue me semble assez hagiographique et largement excessif…
Pour ma part, si le sujet m’intéresse, je n’ai pas vu les dimensions « remarquable encyclopédie », le « fruit d’un travail en profondeur », « une analyse très fine… », « un agencement judicieux… », « ce livre se lit agréablement comme un roman à plusieurs entrées », etc etc etc…
Quant à savoir si les mercenaires sont hors la loi, ils le sont effectivement en France. De là à en faire l’apologie, cela ne me semble pas non plus nécessaire !
Mais seriez vous proche de l’auteur ou de l’éditeur ?