Deux sujets historiques en un: l’armée d’Orient durant la Grande Guerre et les corps francs.
Ce troisième opus de la collection « Les chefs-d’œuvre du film de guerre » s’attaque à des sujets rares mais intéressants.
L’armée d’Orient, longuement tenue en arrêt à Salonique va retrouver l’offensive pour percer en Bulgarie et faire exploser le front des Balkans. C’est bien là la situation générale du film de Bertrand Tavernier. L’accent est mis sur les opérations des corps francs, troupes de reconnaissance, d’infiltration et de choc.
Le film se concentre d’ailleurs sur les particularités de cette « petite guerre » très violente et dont les acteurs vont être confrontés à des situations terribles dans la guerre tout comme dans la paix. Un autre intérêt du film est d’ailleurs d’accompagner le corps franc après l’armistice en Roumanie mais aussi en Ukraine face à l’Armée Rouge.
A souligner la qualité des dialogues et l’interprétation magistrale d’un ensemble d’acteurs de qualité (Torreton, Le Bihan, Le Coq et Rich) duquel se dégage la personnalité et le jeu talentueux de Philippe Torreton dans le rôle du lieutenant/capitaine Conan, personnage principal du film.
Le livret qui accompagne le film est toujours bien utile:
- les raisons du choix de « Capitaine Conan » dans la collection par Jean Lopez, rédacteur en chef de Guerres & Histoire
- Joanne Taaffe nous propose de découvrir la Grande Guerre dans les Balkans
- Le colonel Michel Goya est interviewé sur les corps francs, prémices des forces spéciales.
- Enfin, Bertrand Tavernier revient sur ses motivations quant au choix du sujet et à la réalisation de son film.
Un grand film de guerre à ne pas rater… pour ceux qui ne le connaissent pas encore !
http://www.collection-guerresethistoire.com/index.html
J’ai enfin reçu mes premiers Dvd,et je l’ai revu hier soir, c’est un très grand film, vraiment intéressant pour comprendre l’anthropologie de la guerre. L’interview de M.Goya sur le Soldat/ Guerrier particulièrement intéressant, il a du échanger avec Audoin-rouzeau.
Mais les livrets m’ont déçu, pas assez d’analyse cinématographique, juste 2 pages, le reste n’est que prétexte pour expliquer le contexte.
Audoin-Rouzeau ? Oh oh !
https://www.bir-hacheim.com/combattre-de-stephane-audouin-rouzeau/
Goya parle surtout d’expérience. Nous avons avec le colonel Goya le rare cas d’un praticien doublé d’un chercheur de tout premier plan. Ce qui est un cas extrêmement rare…
Pour le reste, c’est court, c’est clair pour des passionnés comme nous – en même temps, je pense que c’est adapté à un public – non spécialiste – comme l’est celui de Guerres & Histoire.
Sur Audoin-rouzeau, c’est quand même le boulot de l’universitaire depuis la création de l’histoire sous sa forme moderne ( en gros le positivisme) que de faire des notes de bas de page que personne ne lit ( tradition germanique à la base), moi j’adore , et je milite contre leur relégation en fin de chapitre ou d’ouvrage. 🙂
Quand au langage hermétique, c’est vrai que c’est pénible mais là aussi c’est le boulot des universitaires de développer une épistémologie digne de ce nom, mais c’est vrai que pour le grand public que nous sommes cela peut lasser.;)
allez j’arrête de défendre Audoin-Rouzeau, le pire c’est que je suis pas d’accord avec la position de son école historique sur la seule culture de guerre, voir les points de vue de Cazals sur le faisceau de facteurs
Personnellement, je suis comme toi… j’adore les notes de bas de page et pas de problème pour en avoir aussi en fin de chapitre ou de volumes. Elle viennent apporter des compléments pour ceux qui en ont besoin, sont sources de bibliographies passionnantes en général également. Je n’aime pas le « jargonnage », quelque soit le domaine mais particulièrement en ce qui concerne la guerre bien évidemment. D’où ma critique sur ce point. Pas non plus était convaincu par ses thèses mais j’ai quand même trouvé son ouvrage intéressant, comme je l’ai souligné. Au moins, on l’a lu tous les deux ! 😉