C'est la guerre Magazine

Le succès de « Guerres & Histoire » fait des émules. Le magazine « C’est la guerre » (baseline: la passion de l’histoire militaire) vise sensiblement le même créneau avec des différences notables.

J’ai le numéro 2 entre les mains.

Rapide tour d’horizon et comparaison avec le magazine des éditions Mondadori.

Le format, tout d’abord, il s’agit d’un beau volume 29,5 x 23 comportant pas moins de 116 pages pour un prix facial de 6,90€.

Le magazine est tout couleurs et abondamment illustré: photos, gravures, profils, frises des temps, portraits, cartes, illustrations; tableaux. Toute la panoplie de l’infographie moderne y passe. Sans nul doute, un point fort du magazine qui fait parfois plus « moderne » que « Guerres & Histoire » dans lequel on sent parfois une approche « Sciences & Vie Junior ».

Les sujets abordés sont très variés de l’Antiquité à l’actualité récente comme la Crimée dans ce numéro 2.

Par contre, et cela m’a bien surpris, les articles ne sont pas signés. On n’en connait pas les auteurs, leur pédigrée . Ce qui est délicat pour jauger la pertinence des propos. Qui plus est, les articles ne sont pas sourcés et ne comportent pas de bibliographie pour ceux qui veulent aller plus loin. En fait, le seul article signé est celui consacré à Jean-Louis Rondy (cf ma recension de « Les chemins de Dien BIen Phu » aux éditions Nimrod).

Pour être clair, cela fait une différence plus que notable pour le « vieux lecteur » que je suis car je prête une certaine attention tant aux auteurs qu’aux éditeurs. J’ai l’impression d’avancer en aveugle et je n’aime guère cela. Qui plus est, les textes ne font jamais référence à des ouvrages ou à des auteurs, ce qui n’est pas rien quand on sait combien il peut y avoir d’approches et de thèses différentes sur un même fait historique en fonction des auteurs, de la date de leur travaux, de leur nationalité,…

Bref, au final, on a une belle revue, abordant des sujets d’histoire militaire très variés mais qui s’adresse plutôt à un public non spécialisé qui cherche à découvrir des faits historiques sans souhaiter aller plus loin.

Dans le sommaire de ce numéro 2, vous trouverez:

  • une thématique sur les avions de chasse, les as, l’anatomie d’un Spitfire, un témoignage sur la guerre dans le ciel de Corée, une comparaison entre le Fokker DR.1 et le Sopwith F-1 Camel, le Sea Harrier
  • Viêt Nam, la guerre méconnue: un survol des guerres d’Indochine jusqu’à l’engagement des Américains au Vietnam.On sent l’origine anglo-saxonne du texte.Le témoignage de Jean-Luis Rondy tiré, lui, de « Les chemins de DIen Bien Phu (on sent la collaboration du magazine avec l’éditeur Nimrod dont plusieurs pubs parsèment le magazine)
  • Crise de Crimée: un retour historique sur cette zone de conflits des guerres russo-turques jusqu’à aujourd’hui.
  • La foi et l’acier: les soldats du Christ sur les ordres de chevalerie durant les Croisades
  • Vers les guerres révolutionnaires: les origines des guerres que menèrent les monarchies européennes contre la France révolutionnaire.
  • 24 derniers carrés héroïques: c’est le sujet mis en valeur par la couverture du magazine. Des sujets très épars à travers toute l’histoire militaire de l’humanité avec des longueurs variables (d’un simple paragraphe à une page). Trop succinct à mo goût.
  • Cambrai, la bataille qui vit l’engagement massif, mais infructueux des chars britanniques en 1917.
  • Le conflit coréen. Une histoire du conflit ouvert des années 50 et des tensions depuis lors jusqu’à aujourd’hui.
  • Sekigahara: rappel du conflit et de la grande bataille sur le sol nippon en 1600.
  • Six belles pages bien illustrées sur le SU-76 soviétique de la seconde guerre mondiale. Ici aussi, on sent très fort la source anglo-saxonne de l’article.
  • Une rubrique « Critiques & actus » qui parcout le cinéma, les séries TV, quelques ouvrages qui concernent les sujets couverts dans ce numéro, les jeux vidéos.

Le prochain numéro (le 3) devrait porter en article principal sur Rommel. La baseline risque d’exaspérer plus d’un lecteur spécialiste: « Découvrez le destin du plus brillant stratège du IIIe Reich ». Rien que ça…

Dans l’ours du magazine sont mentionnés: Isabelle Heurtaux, Olivier Lehmann, Franck Mirmont et Rémy Porte. Les deux premiers me sont inconnus. Pour Franck Mirmont, on sait que c’est l’article sur Jean-Louis Rondy; pour Rémy Porte, on peut penser qu’il s’agit de l’article sur Cambrai 1917. On n’en saura pas plus. Le rédacteur en chef est Jean-Martial Leblanc, inconnu également dans mon bataillon d’auteurs historiens !

Pour conclure, je préfère sincèrement mon « Guerres & Histoire ». « C’est la guerre ! » visera sans doute un public néophyte mais je ne suis pas sûr qu’il trouvera un lectorat régulier, le magazine me donnant plus l’impression d’être achetable pour lire dans le métro, le train ou dans l’avion.

A retrouver ni sur Facebook, ni sur internet mais dans les maisons de la presse ! 😉

 

 

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