Ce numéro 54 est le deuxième depuis le redémarrage du magazine suite à ses difficultés de l’année dernière. La pagination semble se stabiliser à 132 pages toujours abondamment illustrées avec de belles cartes, qui plus est !
Le sommaire:
- Reportages: on retrouve le globe-trotter Brice Charton à Saigon dont il évoque la prise en 1975, à Leipzig avec la reconstitution de la bataille de 1813 et au château de Limassol à Chypre ! Les voyages forment la jeunesse ! 😉
- Sauvetage au dessus de l’Allemagne. Stéphane Morhain nous relate la geste chevaleresque du pilote de la Luftwaffe Franz Stiegler qui ramena un bombardier américain en perdition sur le chemin de l’Angleterre. Une humanité rare à l’époque…
- La conquête du Sahara algérien. Par Morgan Hamard. Le sujet est intéressant, très peu couvert jusqu’ici. J’ai eu du mal à accrocher au texte en lui même, tant sur le fond que sur la forme mais, j’insiste, le sujet vaut le détour ! On peut d’ailleurs discuter et rediscuter sur le caractère « algérien » de ce Sahara. Voir Bernard Lugan à ce sujet. Avec une belle iconographie mais une bibliographie imprécise.
- La bataille de Chattanooga. Brice Charton et Jean-Philippe Liardet nous emmènent en pleine guerre de Sécession, le long du fleuve Tennessee. Un bon article de fond, bien structuré: contexte, enjeux, galerie de portraits, combats. Bref, ça m’a plus. Avec trois cartes.
- La seconde bataille de la baie d’Heligoland (17/11/1917). C’est du Pierre Iltis, coutumier des articles de qualité sur la guerre navale. Tout partait bien dans cette opération britannique qui se termina par de bien maigres résultats. Bien complet avec ordres de bataille, cartes et bibliographie.
- La forteresse Ozama, le plus ancien bâtiment militaire du Nouveau Monde. Mais où Brice Charton trouve-t-il le temps et les moyens pour voyager autant ! Direction Saint Domingue pour un voyage à travers l’histoire et nous expliquer le site et l’organisation de la forteresse d’Ozama. Dépaysant à souhait !
- La forteresse de Brest-Litovsk, un rocher dans la tourmente ! Pierre-Edouard Côte nosu relate ce fait d’armes finalement peu connu de la résistance soviétique durant l’opération Barbarossa de 1941. On retrouve, à cette occasion, des images du film russe « Battle fr Honor » que j’ai visionné récemment et que je vous recommande. Avec de très belles cartes du site et des combats. Paul Carrell dans la bibliographie, ça va en énerver certains ! 😀
- Les Gerät 040 (60cm) & Gerät 041 (4cm): derrière ces noms quelque peu hermétiques se cachent l’artillerie lourde allemande de la seconde guerre mondiale. Histoire de la conception et des engagements de ces pièces lourdes. Par Stéphane Morhain.
- Les armes des bo doi et viet cong. Un article qui m’intéresse particulièrement. J’avais cru, dans un premier temps, qu’il concernait tant la guerre d’Indochine que la guerre du Vietnam. De fait, il se concentre principalement sur l’équipement du Viet Cong au Sud Vietnam. Par Nicolas Pontic. On regrettera l’absence d’une bibliographie. Je n’ai pas trop aimé les illustrations de Jérémy Falchi.
Au final, un numéro riche mais un peu décevant dont je ressors avant tout les articles sur Chataanooga, Héligoland et Brest-Litovsk. Attention aux fautes d’orthographe encore régulières. Bref, le magazine cherche son second souffle et on espère qu’il le trouvera !
Champs de bataille n°54. Numéro de mars 2014. En vente chez l’éditeur.
Bonjour Jean-Luc,
Alors je me suis bien relu et en fait, il va falloir me faire une explication de texte pour me démontrer que je fais des redondances sur cet article.
L’article n’est peut être pas facile à lire car l’étude elle même n’est pas aisée.
En fait, après une courte introduction sur l’armement Viet Minh (donc de la guerre d’Indochine), je m’astreins à une étude sur l’armement du Viet Cong et de l’ANV de 1956 à 1975.
Or, ce n’est pas de ma faute si l’armement du Viet Cong est le même que celui-du Viet Minh au début du conflit, puisque c’est le même qui est stocké et ressortis des maquis.
D’autre part, je pense que vous confondez la provenance de ces armes, qui fait l’objet de la première partie (Prise de guerre, marché noir, chapardage, fournitures de pays frères etc), et leurs origines (Seconde Guerre mondiale, stocks des pays frères, production nationale des pays frères etc), ce qui effectivement peut paraitre redondant en surface seulement.
Mais si vous avez des exemples précis à me soumettre pour me montrer mes torts, je suis ouvert à la critique 🙂
Bien cordialement,
Nicolas PONTIC
Bonjour Nicolas,
En fait, je comprends mieux. Le titre m’avait laissé croire que le sujet porté A LA FOIS sur la guerre d’Indochine et sur la guerre du Vietnam. C’est sans doute cette confusion qui m’a fait ressentir « un malaise » à la lecture de l’article. Désolé !
Jluc
En fait, le texte d’introduction n’a pas été passé en gras, c’est peut être aussi cela qui explique ceci…
Nicolas
Sans doute. Le problème est que les vocables bo doi, vietminh et viet cong ne sont pas connus de tout le monde. Idem quand tu parles du Nord Vietnam et du Viet COng. On pourrait penser que le VC est indépendnant du Nord mais que nenni !
Ben si, Jean-Luc, le Viêtcong (qui n’est que la branche militaire par ailleurs) a été relativement indépendant de Hanoï pendant un temps… et même après, la réponse est plus compliquée que de dire « ils sont aux ordres du Nord ».
Je n’ai pas dit « ils sont au ordres » mais ils ne sont pas vraiment indépendants non plus… On ne peut pas dire que le Nord ait vraiment considéré l’indépendance du sud comme autre chose que temporaire..
A partir de quand la guérilla viet… cong a-t-elle repris ses activités… nocturnes… ? Je n’ai pas l’année en tête 😉
« On pourrait penser que le VC est indépendnant du Nord mais que nenni ! »
C’est ce que tu dis, ou j’ai mal lu (ils ne sont pas indépendants).
« On ne peut pas dire que le Nord ait vraiment considéré l’indépendance du sud comme autre chose que temporaire.. »
Oui, mais ça n’a pas grand chose à voir avec le Viêtcong, ou indirectement. Le FLN créé en 1960 par des sudistes -et bien que soutenu par le nord, mais surtout moralement à ce moment, la piste Hô Chi Minh commence tout juste à être mise en place depuis un an…- a été un acteur à part entière tout le long du conflit. L’intervention massive du Nord -forces régulières, matériel, conseillers militaires et politiques etc- n’est vraiment massive qu’en 1963-1964, au moment où le Nord choisit vraiment de relancer le conflit au Sud, comme l’a bien montré l’historiographie récente. Ensuite, le Viêtcong, sur le plan militaire et politique, est loin d’être phagocyté par les Nordistes, et ce jusqu’au Têt. Le Têt détruit l’appareil militaire du Viêtcong (et encore que ce n’est pas vrai partout au Sud), l’appareil politique lui sera décimé par le programme Phoenix et consorts… et pourtant, là encore selon les endroits et les années, le Viêtcong conserve parfois une certaine vigueur et ce jusqu’en 1975. Donc nuance, le jugement définitif et abrupt « ils n’ont été qu’un paravent » me semble mal approprié.
Par ailleurs, les témoignages récents de vétérans du nord qui commencent à être publiés montrent régulièrement l’opposition entre Nordistes et Sudistes, pourtant du même bord comme on pourrait le penser -les Sudistes n’accueillent pas forcément à bras ouverts les Nordistes, même quand ils sont viêtcong.
OK, j’oubliais les antagonismes « nord-sud » déjà vivaces du temps de la guerre d’Indochine. D’autant plus qu’on pourrait discuter de la notion de Vietnamiens du Nord et du Sud. La dimension ethnique mériterait d’être prise en compte quand on parle de la péninsule indochinoise.
Oui, on pourrait en discuter mais à mon avis la dimension « ethnique », comme tu dis, n’a pas grand chose à voir ans cette histoire. Parler des questions de langue, par exemple, est déjà plus pertinent, et même de l’histoire longue (conquête du nord par le sud, etc). Conseil d’ami, au passage, quand je lis ta recension de ce magazine auquel je n’ai pas contribué par ailleurs : tu devrais lire autre chose que du B. Lugan sur l’Afrique et le Rwanda. Et M. Cote autre chose que du Carrell s’il n’utilise que ça (j’ai vu qu’il avait une biblio sur le site du magazine mais c’est trop petit pour voir les titres, s’il n’utilise que du Carell, c’est tristounet). Enfin, et je ne sais pas si tu t’en rends compte mais je te le dis ici, à titre personnel, pour le 2GM 53 par exemple, tes dernières recensions ont quelque chose de navrant dans le sens où elles sonnent parfois creux. Tu dis ici sur l’article de Nicolas : trop de redondances, on tourne en rond, ce n’est guère étayé tout ça, c’est un euphémisme. Et je l’ai constaté à maintes reprises dans tes recensions. Pour le 53 de 2GM, tu fais tout un foin sur la couverture -certes chargées dans le genre- mais tu en laisses passer d’autres qui seraient susceptible d’être commentée de la même façon. L’échelle sur la carte de mon article sur la bataille de Mtsensk, c’est quand même un « petit » détail. Bref, tu m’excuseras mais je ne m’y retrouve plus.
Stéphane,
Amusante ta réflexion sur « les ethnies » et ta saillie sur Bernard Lugan. A l’occasion, lis le – ça n’a pas dû t’arriver souvent. Sur ce point là comme sur d’autres, nous divergerons bien évidemment.
Pour ce qui est du creux de mes billets, tu n’as pas compris quelques points essentiels:
1. je ne suis pas historien, juste un lecteur passionné d’histoire. Je passe mon temps de loisir à lire, pas à étudier…ni encore moins à juger.
2. Sincèrement, pour ce qui est du n°53 de 2GM, perso, le sujet central ne m’intéressait pas. Et donc ? Pour ce qui est de mes billets; peut-être que celui consacré au Joukov de Lopez/Othkmezuri ne t’a pas convenu. J’en ai autant pour le tien de dix pages complètement irrespectueux, je répète irrespectueux pour le travail de Jean Lopez. Stéphane, tu seras un historien brillant mais prouve le d’abord en écrivant des ouvrages, pas en cherchant à rabaisser les autres auteurs. Pour ce qui est des magazines des éditions Caraktère (j’ai lu entre tes lignes), compare aussi la qualité éditoriale des différents éditeurs et on en reparlera (pas). Pour moi, y a pas photo, désolé.
Pour résumer, on a un petit problème tous les deux en effet: tu n’aimes pas Yannis Kadari, tu n’aimes pas Jean Lopez; en fait, tu n’aimes pas tout ce qui n’est pas vraiment toi. Perso, je suis dans le domaine de la passion, du hobby et je suis naturellement bienveillant envers ceux qui alimentent mon loisir dont ta personne d’ailleurs ! Mon parti-pris est clair depuis le début: j’ai un blog loisir – lu par près de 10.000 visiteurs uniques par mois désormais – sur lequel je fais part de mes lectures – pas des recensions au sens littéral du terme- juste faire partager mes lectures – je ne descends pas les auteurs, ni les éditeurs, je râle rarement, je ne lis pas ce qui ne m’intéresse pas, je ne passe pas des heures à rédiger des billets – le n’en ai ni le temps ni l’envie. Mais sincèrement, s’il n’y a que les « historiens patentés » qui doivent l’ouvrir sur le net et bien, je te laisse volontiers la place ! Tu seras bien seul…
Désolé si tu ne t’y retrouves plus mais je ne fais pas tout ça pour toi. Je partage avec ceux que ça intéresse ma découverte d’ouvrages d’auteurs comme Lopez, Goya, Notin, Lugan, Rondeau, Mas… ou Mantoux… C’est ma satisfaction et mon plaisir. Et rien de plus. Je n’ai pas de carrière à mener ni d’envie particulière. J’ai un job qui m’accapare et dans lequel je me réalise pleinement. Le blog, ce n’est QUE du loisir pour moi et rien de plus…
Pour résumer, on peut se dire les choses sans être désagréable, non ? Bises (quand même), t’as failli m’énerver… 😉
Pas si certain.
C’est bien à l’initiative de la guérilla au sud que le conflit reprend. Ha Noi doit se faire tirer les oreilles pour finir par accepter de s’impliquer et donc de soutenir le Viet Cong. D’ailleurs, c’est l’occasion de luttes intestines dans le régime qui voient Ho Chi Minh et Giap, chantres de la solution diplomatique, se faire marginaliser par Le Duan, adepte de l’intervention armée.
D’autre part, le FLN, sans être indépendant de fait (puisqu’il était dépendant de l’aide militaire du nord et combattait aux côté d’unités régulières du nord), était quand même très autonome, jusqu’en 1968 où ses cadres se sont fait étriller lors de l’offensive du Têt. Et pour finir, lorsque le Nord a pris Saigon, il n’a pas fallut 2 mois avant que tous les responsables du FLN, qui n’avaient pas les mêmes objectifs politiques que les dirigeants du Nord, ne soient purgés des instances de décision du nouveau régime en place, preuve qu’ils n’étaient pas si inféodés que cela à Ha Noi.
OK, je négligeais clairement le vieil antagonisme entre les Cochinchinois et les Tonkinois !
Pour avoir une épouse Vietnamienne, je peux vous dire que la dimension nord-sud, non ethnique mais linguistique et géographique est très importante. Pour les gens du nord, les gens du sud, et à fortiori ceux du FLN, sont des quasi étrangers, ou des compatriotes de seconde zone… Il n’y a pas plus vrai vietnamiens que ceux du Nord, et au Nord, ceux de Ha Noi (et dans Ha Noi, ceux de Ha Noi intramuros)…
Pour ce qui est des termes, reconnaissez qu’il n’est pas difficile de savoir que Viet Minh et Viet Cong, ce n’est pas la même chose. Pour Bo Doi, je veux bien, ce n’est pas courant de l’employer. En fait, je vais préparer une série de papiers sur l’ANV et le Viet Cong, afin justement que l’on fasse les distinctions, entre autre. Et à cette occasion, il y aura une biblio qui concernera aussi l’article ici nommé.
Par contre, Jean-Luc, puisque vous admettez que vous avez peut être lu l’article un peu vite, et que vous avez les informations nécessaires maintenant, j’apprécierai, sans vous commander, que vous modifiiez votre billet sur mon article, car les gens risquent d’avoir un jugement a priori qui, ma fois, n’est peut être pas légitime, me trompe-je ?
Cordialement,
np
Nicolas,
Je comprends bien votre propos. Mais sincèrement, pour tout vous dire, les historiens et les éditeurs de revues commencent à me courir un peu. ça me passera mais là, ce soir, je fatigue. Il faudra: 1- que je relise l’article, ce que je ferai 2- que je prenne le temps et là pour tout dire, je n’en ai guère envie là maintenant…
Bonsoir.
Dans le cas présent, je ne suis ni historien (auteur tout au plus), ni éditeur 🙂
Certes, mon échauffement vise quelqu’un d’autre. Je pense que finalement, il m’a plutôt énervé. Mais bon, je ne suis pas le premier et je ne serai pas le dernier !