Comme évoqué récemment, il s’agit d’un témoignage, rédigé à 91 ans, par un ancien combattant de la France Libre que rien ne prédestinait à la guerre.
Jeune homme de bonne famille, 19 ans, juif et étudiant, la 2ème guerre mondiale va précipiter Jean-Mathieu Boris dans le combat et de quelle manière: dès le désastre de l’été 40, il passe à Londres, s’engage dans les Free French de De Gaulle, aspirant dans l’artillerie, on le retrouvera dans le combat de Bir Hacheim (Hacheim pas Hakeim, j’y reviendrai !). Ce sera ensuite El Alamein et la campagne de Tunisie. Il n’en avait sûrement pas assez, il se fait verser au BCRA, près à sauter en France occupée. Ce seront finalement les Commandos de France dans les Vosges, en Alsace et en Allemagne où il finira sa guerre.
Le récit se lit facilement; se croisent bien des figures d’hommes et de femmes souvent bien jeunes, responsables dans leur engagement mais animés aussi d’une soif de vie et d’insouciance à la fois. Ils sont beaux, vivent pleinement et meurent aussi trop souvent…
Si l’ouvrage n’a pas de vocation à nous raconter l’histoire de la période, il nous livre un texte où jeunesse et guerre s’entrecroisent férocement. Bref, Jean-Mathieu Boris a su restituer sa jeunesse combattante de bien belle manière.
Il a aujourd’hui 93 ans…
Respect aux Anciens !
PS: je ne peux m’empêcher de citer son point de vue quant à l’orthographe de Bir-Hacheim (p 117): « Quant à nous, les survivants, nous nous reconnaissons à ce que nous continuons de prononcer Bir Hacheim et non Bir Hakeim, d’ailleurs l’orthographe de la barrette de nos médailles coloniales porte bien le nom de Hacheim. » Yes ! 😉