Raphaël Delpard nous propose, dans ce ouvrage, un voyage dans l’histoire des Français d’Algérie, les « pieds-noirs ».
Ils furent à la fois acteurs, témoins et victimes de l’Histoire de la colonisation tout comme de la guerre d’Algérie qui cacha longtemps sa réalité sous le vocable « les événements d’Algérie ».
Ouvrage engagé où on sent que l’auteur partage beaucoup d’affinités avec cette communauté rapatriée dans des circonstances dramatiques et dans l’indifférence, quand ce ne fut pas l’hostilité, des Français de métropole.
L’ouvrage démarre sur l’histoire du peuplement européen de l’Algérie suite à la conquête. Mais la plus grande partie des pages est consacrée aux événements de 1945 à 1962 vus du point de vue des « pieds-noirs ». A noter un rappel toujours utile de l’importance de la conscription au cours des deux conflits mondiaux.
L’organisation des chapitres amène l’auteur à nous livrer un éclairage intéressant sur cette communauté prise dans la guerre, le terrorisme, l’opposition et la résistance au pouvoir de la métropole, les enlèvements et l’exode final.
Un ouvrage qui satisfera sans nul doute les « pieds-noirs » et leurs descendants et qui sera utile à tous ceux qui ne connaissent pas cet aspect pourtant si important de l’Histoire de France des 19ème et 20ème siècles !
Aux éditions de L’Archipel en mai 2012.
Il ne faut pas oublier que c’est la France qui a conquis l’Algérie en 1830. Il ne faut pas oublier que c’est la France qui a fait venir des milliers d’Européens sur cette terre dont un de mes ancêtres après la défaite de 1870. Il ne faut pas oublier que c’est la France qui a décrété que l’Algérie était constituée de départements français. Je ne vois pas trop où est la responsabilité du pied-noir dans tout cela. Mais en 1962, on leur a dit à ces foutus pieds-noirs que la France s’était trompée et que l’Algérie ce n’était pas la France. Et en disant cela, la France n’a pas été tendre avec eux. Les pieds-noirs n’avaient pourtant pas mesurer leur sang durant les deux conflits mondiaux. Même pas riches les pieds-noirs puisque leur revenu était inférieur de 20 % à ceux de la métropole.
Bonjour Vincent,
Je ne pense pas avoir, dans cet article, fait porter la responsabilité de l’échec français en Algérie sur les pied-noirs même si je pense qu’ils y ont aussi joué un rôle comme toutes les autres composantes civiles et militaires de la société française face à une société arabo-berbère, qui plus est musulmane. Vivre sur une ligne de faille entre des civilisations est toujours bien délicat et l’Histoire fait peu de cas des populations prises dans l’engrenage des guerres.
Tout à fait d’accord. Je n’ai voulu que reprendre quelques unes de mes conclusions sur mon histoire et sur l’Histoire. Et les pieds-noirs ont bien sûr leur responsabilités également. Et je suis d’accord qu « vivre sur une ligne de faille entre des civilisation est toujours bien délicat ». La question de fond est là : l’islam est-il compatible avec une démocratie laïque ? Et selon moi, dans l’état actuel des choses, la réponses est : NON! Et donc en Algérie, il ne pouvait y avoir qu’une seule issue : l’indépendance suivie du départ des pieds-noirs.
Merci Vincent pour ce retour. Pour ce qui est de l’Islam et de la démocratie laïque, il faudra se faire une idée sur un temps long: l’affaire n’avait pas si mal démarré que ça en Tunisie, en Turquie, en Irak, par exemple… Il faudrait aussi porter le regard vers des pays plus lointains: en Asie ou plus proches comme le Sénégal (92%de musulmans)… On a quand même mis 2000 ans pour « stabiliser » un modèle démocratique dans notre vieille Europe, alors pour les jeunes pays musulmans, laissons leur le temps… Je crois fondamentalement dans les femmes et dans la jeunesse pour faire avancer les choses… Mais je reste un optimiste forcené ! 😉