Les guerres de Bourgogne furent vraiment la fin du rêve bourguignon.
Les guerres de Bourgogne furent vraiment la fin du rêve bourguignon: reconstituer un grand pouvoir entre le royaume de France et l’Empire Germanique.
La Lotharingie ne verra plus jamais le jour. La cause: « ce peuple de bouviers » que méprisait Charles le Téméraire comme il nommait les Suisses…
Si Grandson s’était soldée par une fuite honteuse de l’armée bourguignonne et la conquête du trésor du duc, Morat vit la destruction de son armée sous les piques et les hallebardes suisses.
Pierre Streit, en un format de moins de 100 pages, nous relate ce temps fort de l’histoire de l’Europe trop souvent mésestimé en France.
L’ouvrage commence par une introduction intéressante sur le renouveau de l’histoire des batailles particulièrement en Suisse. Avec une belle préface d’Hervé de Weck.
La dimension géopolitique de l’époque est bien mise en valeur à travers trois chapitres: la géographie du théâtre d’opérations, l’Europe à l’époque des guerres de Bourgogne, les principaux acteurs des guerres de Bourgogne.
L’organisation des armées et la doctrine dans les deux camps fait l’objet d’un chapitre spécifique.
Les combats précurseurs depuis 1474 puis la bataille de Morat occupent le reste de l’ouvrage.
Ce qui est particulièrement intéressant dans l’ouvrage de Pierre Streit c’est de constater les alliances réalisées dans les deux camps et le manque d’unicité des cantons suisses face à l’adversaire. Malgré cela, leur fougue l’emportera de manière décisive à Morat. La réputation guerrière des Suisses sera définitivement établie.
Avec un beau cahier photos & illustration couleurs et des annexes: repères chronologiques (XVe siècle), effectifs, rapport de Panigarola au duc de Milan et une bibliographie bien complète !
L’ouvrage aurait sans doute pu être plus dense mais il remplit finalement bien son ouvrage !
Aux éditions Economica en 1999.