L’ouvrage de Christophe Prime couvre les opérations de l’US Army dans le Cotentin du 6 juin au 15 août.
La plage de Utah Beach s’est vue ajoutée au plan initial d’Overlord en raison de la nécessité logistique de conquérir rapidement un port en eaux profondes pour appuyer l’effort gigantesque que représentait la mise à terre d’un corps expéditionnaire à l’ouest de l’Europe continentale.
Comparée au débarquement à Omaha Beach, la mise à terre sur Utah Beach fut plus « facile » pour les hommes d’Omar Bradley. La partie fut bien plus compliquée pour les paras US des 82e et 101e divisions aéroportées américaines largués dans la nuit du 5 au 6 juin.
Ensuite, les combats furent âpres vers Carentan mais aussi pour remonter vers Cherbourg. En fait les objectifs datés furent largement dépassés en raison de l’adversaire passé maître dans la défensive mais aussi à cause du terrain, le bocage normand, peu adapté aux opérations offensives motorisées.
Les armées du Commonwealth ne purent faire mieux de leur côté et c’est finalement à l’usure, aux renforts permanents et à l’expérience croissante que les Américains arrivèrent à percer vers Avranche après la difficile bataille pour Saint-Lô. La folle tentative de Hitler de contre-attaque à Mortain mit fin aux espoirs allemands et la retraite qui s’en suivit les ramena jusqu’en Alsace et aux Pays-Bas.
L’ouvrage de Christophe Prime fait bien le tour de son sujet. L’auteur passe allègrement de la stratégie au combat des bataillons, voire des compagnies. Mais c’est justement là que le bât blesse: quatre cartes pour cette approche télescopique, c’est trop peu. Le texte en devient souvent laborieux car on en vient à s’interroger en permanence sur la position et les mouvements des unités. Mais au final, on arrive à bien saisir l’âpreté des combats dans « l’enfer des haies ».
Pour avoir lu récemment, « La bataille de Normandie, 80 jours en enfer » de Jean Quellien, j’avoue avoir préféré ce dernier, plus fluide dans la lecture mais plus global dans son sujet.
304 pages avec ordres de bataille généraux, bibliographie sommaire, index des noms de personnes et index des lieux. Dans la collection « L’Histoire en batailles » aux éditions Tallandier en mai 2015.
Bonjour,
Merci pour cette critique honnête. Le problème du nombre de cartes est récurrent. Cinq cartes (et non quatre) c’est très insuffisant. Mais ce choix revient à l’éditeur et non à l’auteur (toute chose a un coût)
J’ai fait de mon mieux pour concevoir des cartes évolutives montrant l’avancée du front. J’aurai aimé pouvoir en faire une pour toutes les batailles importantes. Par contre, point positif pour les cartes : elles sont peu nombreuses mais exactes. Je peux vous assurer que j’ai relevé des énormités dans certains ouvrages. Mais je ne citerai pas de noms ….
Cordialement,
Christophe Prime
A l’heure du 2.0, ça doit être possible de rendre disponible des cartes supplémentaires et des OB complets sur le net en accompagnement d’un livre…
Laurent,
En effet, maintenant, ce n’est pas simple pour un éditeur de faire le relai vers un site de cartes s’il n’y a pas de rémunération associée. Ce n’est pas l’impression de la carte qui coûtent mais sa conception ou son utilisation…
Christophe,
Je sais que ce n’est pas simple avec les éditeurs en effet. Les cartes coûtent cher et ils freinent des quatre fers…
Désolé pour 4 au lieu de 5.
Pas de souci. Le pire, c’est que j’adore réaliser des cartes (pour le contenu j’entends). Chaque information doit être vérifiée et il faut que le résultat soient parfaitement lisibles.
Si j’avais pu, il y aurait eu 8 cartes supplémentaires : une carte sur la coupure du Cotentin, une sur l’extension de la tête de pont d’Omaha, une sur la bataille de Cherbourg, une sur La Haye du Puits, une sur le Mont Castre, une sur Sainteny, une sur Saint-Lô, une sur la poche de Roncey.:)
Christophe
ç’eut été parfait ! belle compétence, doit y avoir un « petit » marché de cartographie « pas cher » pour les éditeurs… ils reculent souvent devant les cartes
Il existe des éditeurs qui n’hésitent pas pour ajouter beaucoup de cartes dans un livre sur l’histoire militaire, je pense aux éditions Bernard Giovanageli. Un exemple le tome 2, les batailles de « la révolution militaire napoléonienne » de Stéphane Béraud, 382 pages, 77 cartes, 28 €, le livre fait 24 x 16 x 0,22 cm.
Comparer au livre ci-dessus : 304 pages, 5 cartes, 20,90 €, le livre fait 21,5 x 14,5 x 0,2 cm.
Un petit calcul :
28 € /382 p = 0,0732 € par page pour le Béraud
20,90 €/304 p = 0,0687 € par page pour le Prime
Soit une différence de 0,0045 € par page plus cher pour le Béraud(0,0732-0,0687)
Si on rajoute 10 pages au Prime pour l’ajout de cartes et tableaux des rapports de forces en présence sur le terrain, par exemple, cela fait le livre à 314 p x 0,0687 e = 21,57 € le livre soit une augmentation de + 0,67 € par livre…
Tout cela pour donner mon avis de lecteur et de consommateur que les Editions Tallandier se moquent de leurs lecteurs. Ajouter quelques pages de plus n’augmenterait pas le prix du livre de manière importante et cela rendrait le livre plus conviviale et aussi plus technique pour tirer vers le haut les lecteurs. En prolongeant la réflexion les livres complets, techniques, bien écrit avec cartes et tableaux pour une meilleure compréhension de la pensée de l’auteur attireraient plus d’acheteurs de ce livre : donc cela serait tout bénéfice pour l’éditeur.
Si j’ai un conseil à donner à Monsieur Prime c’est soit de se battre plus pour défendre ses idées contre son éditeur soit de changer d’éditeur.
Bonjour Louis !
Désolé, j’avais laissé passer ce commentaire bien complet !
En fait, un point permet de relativiser cette réflexion, c’est que dans le tandem Béraud/Bernard Giovanangeli Editeurs, Stéphane Béraud est l’auteur de l’ensemble des cartes. On est dans la passion sur le sujet et sa représentation. Ça va bien au delà du travail classique auteur/éditeur. Généralement le premier veut un maximum de cartes… que doit acheter le second ! C’est là que ça coince ! 😉
Quant au calcul « économique » à la page, je crains que vous n’omettiez le coût de l’ « achat d’art » que représente chaque carte insérée ! Les cartographes se paient aussi !
Merci de cette contribution !
Bon week-end.
JLuc