A couper le souffle…
On a beau connaître l’histoire de cette opération menée par les troupes américaines en Somalie, on a beau avoir vu le film de Ridley Scott tiré de ce livre, on est malgré tout emmené par le talent du journaliste Mark Bowden au cœur de cette opération qui fut un échec pour les soldats de l’Oncle Sam.
Bowden nous restitue de main de maître le contexte de la Somalie en 1993, les tenants et les aboutissants géopolitiques et locaux, la nature de l’engagement des forces internationales et en particulier, évidemment des forces US.
Puis on se trouve rapidement embringué dans l’action… et dans les dérapages successifs qui devaient mener à l’échec de l’opération. Les difficultés rencontrés, les problèmes d’orientation, les combats permanents, le manque de protection des véhicules utilisés (les « hummer » allaient aussi largement déguster en Irak…), tous ces éléments créent un suspense permanent. Le talent de l’auteur nous amène à penser parfois que tel ou tel acteur de la tragédie peut s’en sortir. Le plus poignant restant le « Camerone » réalisé par les deux opérateurs des Delta Forces au pied de l’un des hélicos Blackhawk abattu.
Bref un excellent ouvrage qui se lit comme un vrai thriller. On comprend l’intérêt porté par Ridley Scott pour en faire l’un des meilleurs films de guerre de sa décennie.
Dans le même esprit, je vous recommande « Le survivant » de Marcus Luttrell (Navy Seals en Afghanistan). Paru chez Nimrod en 2009. Et j’attends le best seller Falloudja de David Bellavia qui sort prochainement toujours aux éditions Nimrod (Irak).
Aux éditions Plon en 2002.
Ce livre est en effet passionnant de la première à la dernière ligne !
De plus, il apporte quelques éclairages sur certains aspects complètement passés sous silence dans le film (le point de vue de Somaliens, la montée des affrontements Habr Gadir-ONU), voir rapportés de manière complètement fausse (le général Garrison n’a jamais demandé de blindés, ni contesté la décision de retirer les AC-130 du théâtre d’opérations).
Livre incontournable sur cette bataille, bien que certains aspects de l’opérations soient à compléter.
Les seuls regrets viennent de la traduction qui gâche un peu la lecture : du gentilé « somalis » à la suppression des notes et de l’index, en passant par plusieurs noms de personnes mal orthographiés. Ajoutons que l’édition est épuisée et se négocie à des prix pas honnêtes sur les sites d’occasion.
Rob1,
Merci de ce commentaire de bien belle qualité. Pour ma part, je l’avais lu il y a déjà un bon moment. Étonnant pour la traduction de la part de Plon. Par contre, il est clair que les éditeurs « non spécialisés » sont parfois oublieux des annexes et c’est bien dommage.
J’avais repéré un retex de l’Armée de Terre à ce sujet. Je vais essayer de remettre la main dessus.
Au plaisir de se retrouver ici ou sur le blog de Nimrod. Me trompe-je ?
Vous n’auriez pas un blog quelque part ?
Bien amicalement,
JLuc
Vous ne vous trompez pas 😉
Je n’ai pas de blog à moi, car je pense que je n’ai pas assez de choses intéressantes à dire pour en alimenter un.
Les traductions de livres sur ce genre de thème m’ont généralement déçu. Sans doute est-il difficile de trouver un traducteur ayant les compétences linguistiques et techniques à la fois.
Pour les absences d’index, je ne trouve aucune excuse à l’éditeur qui « pond » un livre de 400 pages (ou 600 dans les derniers de Bob Woodward) où on croise des dizaines de noms. Les chapitres n’ont que des numéros (pas de titres utiles, et pas de table des matières), comment peut-on retrouver un détail dans le récit ?
Une ébauche de réponse : il m’arrive d’utiliser les fonctions « search inside » d’Amazon dans le livre en version originale pour cela !
Je suis sans doute un rien acharné, mais quand même… Je ressents cela comme une forme de mépris du lecteur par l’éditeur. Et qu’on ne me dise pas que c’est impossible quand les livres en VO ont de tels index.
merci Rob1,
excellentes remarques – je me joins volontier à votre commentaire sur les éditeurs étonnamment peu respectueux… des auteurs anglo-saxons dans leur traduction en français. A leur décharge, le faible tirage francophone par rapport à l’édition anglo-saxonne en général…
si à l’occasion, vous souhaitez publier des articles thématiques sur ce blog, n’hésitez pas ! Vous serz le bienvenu.
Amicalement,
jluc