En moins de 200 pages et dix textes bien choisis, Jean-Pierre Rioux nous livre trente années de son travail d’historien consacré à la colonisation française et à la décolonisation.

Ces textes, je le répète, bien choisis ont été  rassemblés, actualisés et refondus pour former un tout cohérent pour un sujet qui fait régulièrement débat. Et bien, c’est une belle réussite et une bonne introduction à ceux qui voudraient découvrir ou mieux connaître le sujet. Les références bibliographiques fournies régulièrement dans l’ouvrage permettront à tout un chacun d’approfondir telle ou telle question.

Qui plus est, c’est bien écrit, mesuré et toujours intelligent. Pas fréquent par les temps qui courent…

Je ne peux m’empêcher d’en citer un court exemple tiré de l’introduction au chapitre « L’été des adieux »: « En 1962,  ce ne furent pas des adieux à l’Empire: seuls quelques nostalgiques au cheveu ras et idées courtes lient encore conscience nationale et gloire coloniale, outre-mer et civilisation chrétienne, décolonisation et complot communiste.  Non, ce fut un adieu sanglant  et las à la dernière terre d’aventure, au seul vestige de l’immensité rose des vieux planisphères qui avait parlé au coeur des français. La « plus grande France » de Jules Ferry meurt alors , après un siècle de baroud exotique, qui n’avait jamais exalté vraiment: le rêve brisé n’aura point été si grand ni si couru. »

Bref, vous l’aurez compris, un bon petit ouvrage que je vous recommande bien volontiers !

Aux éditions André Versaille, en septembre 2011.


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