Par les temps qui courent, en passionné d’Histoire, je me suis dit qu’il y avait un intérêt à se pencher sur l’histoire des épidémies et particulièrement sur celles qui sévissaient en Afrique en un temps où la médecine n’était pas celle d’aujourd’hui.

Après quelques recherches, je suis tombé sur ce texte de 1988 signé d’un nom sans prénom: Lapeyssonnie.

Qui est Léon Lapeyssonnie ? Spécialiste des maladies tropicales. Médecin-général du service de santé de l’armée française, expert de l’O.M.S. Bref, un CV long comme le bras…

Et bien, pour tout vous dire, ce texte est une histoire bien complète de la prise en charge de la santé publique de la découverture des territoires à l’établissement des colonies et ce jusqu’à la décolonisation.

Tout y est. De la rencontre de maladies connues ou inconnues. Des balbutiements des soins aux Européens tout comme aux indigènes. De la mise en place de stratégies de combat des endémies et des épidémies qui ne nous parlent plus guère comme la fièvre jaune et la trypanosomiase (maladie du sommeil).

On voit passer des visages de célébrités comme Yersin, Calmette, Jamot, Muraz. Car au delà de l’Afrique, Lapeyssonnie nous parle aussi des autres colonies françaises et un peu de celles des autres européens. Et tout cela à la croisée d’une médecine militaire et d’une médecine civile: la médecine coloniale qui finit par trouver toute sa place !

L’ouvrage se termine sur le transfert des compétences vers les états indépendants et vers les ONG.

Le texte est passionnant, l’auteur est doté d’un certain punch ! Pas de langue de bois chez Lapeyssonnie !

Et par ces temps où l’on aime déboulonner les statues d’une époque à laquelle on ne veut prêter aucune vertu, j’ai plaisir à citer l’auteur:

« Je vais donc vous entretenir de la médecine coloniale. Pour certains esprits des temps présents qui seraient prompts à s’étonner, et peut-être même à s’émouvoir, de rencontrer ces deux termes accolés, l’un perçu comme noble et altruiste, la médecine, l’autre empreint du relent douteux du temps des Colonies, je tiens à préciser qu’il n’y a pas erreur de ma part. »

Aux éditions Seghers en 1988. 310 pages avec notes de bas de page, index des noms propres et un cahier photos en n/b hors-texte.

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