Erudit, dense et visionnaire…
Difficile de ne pas ajouter de superlatifs à ce dernier opus d’Alexandre Adler.
Tout d’abord, il est nécessaire de dire qu’il s’agit un ouvrage particulièrement dense. J’avais déjà noté, concernant ses précédents ouvrages, la propension qu’a Alexandre Adler à ne pas faire preuve de pédagogie dans ses écrits. L’écriture est précise, les information et les révélations permanentes mais le style de l’auteur, la complexité du sujet ne favorisent pas une compréhension limpide. C’est dommage mais je pense que ce sera définitivement comme ça avec Alexandre Adler. Dont acte !
Cette critique établie, sincèrement l’ouvrage est de grande facture !
Adler nous avait délivré trois ouvrages importants de 2002 à 2005: « J’ai vu finir le monde ancien » puis « L’odyssée américaine » et enfin « Rendez-vous avec l’Islam ». L’auteur explique qu’il souhaitait, après la période chargée allant du 11 septembre à la stabilisation de l’Irak et à la montée en puissance du conflit en Afghanistan, faire un ouvrage de synthèse et prospectif. Pari tenu.
En sept chapitres, il nous propose un panorama affuté du monde où le monde musulman joue un rôle géopolitique crucial en ce début de siècle.
Adler nous brosse une évolution de cette partie du monde qui a connu des mouvements tectoniques importants: du nationalisme arabe à l’islamisme, sunnisme et chiisme, rivalité arabo-perse. Adler nous fait découvrir, de l’intérieur, ces grands mouvements avec leurs lignes de force et de rupture.
De même, la politique des occidentaux est décortiquée et la politique américaine est particulièrement mise en lumière loin des approches habituelles bien critiquées par l’auteur. On sent poindre le besoin d’une alliance stratégique avec l’Iran chiite et des alliances saoudienne et pakistanaise remises en cause.
Si la question israélo-arabe est toujours présente dans cette crise mondiale qui dure, Adler n’en fait pas le point central loin, là également, des approches traditionnelles.
En fait, l’ouvrage est rempli de révélations, d’approches radicalement nouvelles basées sur une érudition sans faille et sur une connaissance des acteurs, doctrines et courants particulièrement dans le monde musulman et aux États-Unis. C’est sûrement là la force principale de l’auteur qui, pour moi, est réellement un niveau au dessus de bons nombre d’experts claquemurés dans une approche trop française.
Pour résumer: un très bon Alexandre Adler sur un sujet toujours brûlant. Un ouvrage qui reste complexe et qui méritera plusieurs lectures pour bien le maîtriser.
Indispensable.
« LE MONDE EST UN ENFANT QUI JOUE » est-ce le résultat d’une recherche aguerrie ou un simple enchevêtrement de faits et suppositions, pour ne pas dire fabulations, agencées de façon à faire miroiter aux yeux d’un lecteur profane, les supposées grandes connaissances de l’auteur en sa matière ainsi que la notoriété de ses sources.
Il m’est difficile de concevoir que l’auteur puisse prétendre à la page 191 de ce livre, que l’attaque terroriste d’Oklahoma city USA, perpétré par Timoty MacVeigh avec la complicité de Terry Nicholos eu lieu à l’automne 1995 alors qu’effectivement elle fut perpétrée le 19 Avril 1995 vers 09-00a.m.
Qu’il affirme que les deux suspects, ayant reconnus leur culpabilités, furent exécutés alors qu’ils ont tout deux subis des procès séparés et trouvés coupable. Seul Timoty MacVeigh fut condamné à la peine de mort et exécuté depuis. NICHOLS purge toujours sa peine de prison è vie dans une prison fédérale, ayant échappé à l’exécution du fait qu’il refusa de participer la journée de l’attentat.
Il affirme que Terry Nichols aurait échangé quelques jours avant le crime, des coups de téléphone extrêmement suspect avec sa petite amie qui résidait à Manille (Philippines) L’on sait d’autres part que NICHOLS après son premier divorce, aurait contracté un second mariage au cours d’un voyage au Philippines avec une dénommé Marife TORRES et qu’il serait revenu aux USA avec cette dernière en 1991. A l’automne l994, elle aurait fait un voyage de plusieurs mois aux Philippines et selon son témoignage lors du procès de son mari, ce dernier serait venu la rejoindre alors qu’il n’y avait eu aucune entente à ce sujet. Terry NICHOLS aurait eu en sa possession un visa de 60 jours expirant le 21 Janvier l995. Il aurait quitté vers la mi-janvier pour retourner aux Etats-Unis. Son épouse fut de retour aux USA au cours du mois de Mars 1995. N’étant pas reconnu comme tombeur de femme, son épouse étant avec lui, qui aurait-il contacté et pourquoi? Rien de tout cela n’a transpirer au procès .
NICHOLS demeurait à Herington KS(Population d’environ 2000 personnes) il était très choyé d’avoir un téléphone à quelques centaines de mètres de chez lui! Si c’était le cas?
Qu’il sortit de chez lui la nuit par une température de -15 pour aller téléphoner est tout aussi difficile à accepter, car les températures moyennes pour cette région en AVRIL sont de 18.8 le jour et et 6.l la nuit. La température la plus basse connue en cette période de l’année fut de -10 en 1975. Que son collaborateur des USA ait commis pareil incongruité est plutôt aberrant.
Toutes ces informations sont facilement vérifiable en visitant le site de l’attentat d’OKlahoma city et quelques liens s’y rattachant. Tant qu’a moi, j’étais fiers de mon achat, ayant trouvé un livre d’un pro dans un domaine qui m’intéresse et dans lequel peu d’auteurs sont prêt à s’engager. Je fus très déçu de ce livre, car si son auteur eut fait son travail d’enquête d’une façon aussi professionnelle que l’on veut bien le décrire, il n’aurait eu besoin d’aucune improvisation. S’il m’a trompé dans un chapitre qu’en est il pour les autres? Non Alexandre ADLER est définitivement rayé de ma liste d’auteur. Dans la fiction peut-être!
Bonjour Réal TURNER,
Tout d’abord merci de ce long commentaire.
Après analyse de vos éléments, il semble que Alexandre Adler ait eu quelques confusions en effet dans cette affaire… Cela est en effet très dommageable pour sa crédibilité. Certes le sujet évoqué, l’attentat d’Oklahoma City en 1995, est anecdotique par rapport au sujet traité. Mais je reconnais qu’une telle bourde légitime votre défiance envers l’auteur désormais. Si sa seule source est en effet Richard Perle, il a réellement fait une bourde. Manque de rigueur, manque de travail, erreur ? Pour ma part, cela n’enlève pas à l’intérêt de ses approches réellement originales mais m’incitera désormais à plus de circonspection à son égard.
Merci encore,
Et meilleurs vœux pour 2010 à vous et à vos proches… au Canada !
😉