Déodat Puy-Monbrun, une légende de l’armée française.
Le colonel Déodat Puy-Montbrun est décédé le 23 février 2009 aux Invalides. Il avait 89 ans.
Guerre de 1940, évadé, Résistance, Indochine puis Algérie. Il sera rayé des cadres en 1962 quoique n’ayant pas été impliqué dans le Putch.
En 2002, il nous livrait « L’honneur de la guerre ». Il s’agit d’un ouvrage engagé visant à défendre l’honneur de l’armée française suite à la publication, en 2001, de Services spéciaux en Algérie du Général Aussaresses et de La torture et l’armée en Algérie de Raphaëlle Branche.
L’ouvrage de Déodat Puy-Montbrun se subdivise en trois parties:
- « la vocation » dans laquelle il relate son parcours: enfance, guerre de 1940, Résistance et sa guerre d’Indochine. Confrontation de l’homme et de l’officier à la guerre, à la défaite, à la lutte contre l’occupant, à la guerre révolutionnaire et à la contre-guérilla. Cette partie est indispensable pour comprendre l’expérience, les motivations de ces militaires qui allaient se retrouver engagés dans la guerre d’Algérie
- « l’Algérie » dans laquelle il va nous relater son expérience dans les détachements héliportés mais aussi toute sa réflexion sur les conditions dans lesquelles s’est déroulé ce conflit, les conditions dans lesquelles une partie de ses camarades vont entrer en rebellion
- « la torture » consacrée à la guerre contre le FLN et ses méthodes expéditives et à l’emploi de la torture pour la recherche du renseignement particulièrement au cours de la bataille d’Alger.
Le ton est clair, l’argumentation construite et la vision morale voire religieuse de l’auteur nous apportent une analyse du sujet de l’intérieur bien loin des regards de journalistes ou de jeunes historiennes…
Un très beau texte et je ne peux m’empêcher de finir sur la dédicace de l’ami qui me l’a offert: « … si notre gorge ne se serre plus pour saluer nos trois couleurs, qui trouvera t-on encore pour faire honneur au drapeau ? ».
Mes respects, Mon Colonel.
360 pages aux éditions Albin Michel en 2002.