Un numéro aux question résolument accrocheuses.
Le dossier central de ce numéro de Ligne de Front vise à amener le lecteur à réfléchir sur ce que la rédaction du magazine considère comme des mythes de la seconde guerre mondiale.
J’ai retrouvé là une partie de la ligne éditoriale du nouveau magazine « Guerres & histoire » que je chronique régulièrement. Hasard ou mimétisme ? 😉
Au sommaire du dossier central
- La waffen-SS, armée d’élite ? Yann Mahé s’attaque ici à l’un des mythes majeurs de la seconde guerre mondiale (pro-german bias ? ;-)). Il revient sur les débuts peu reluisants des unités de la SS en armes, sur le recrutement et les mutineries, sur les équipements des unités. Bref, on est loin du mythe dans un article au parler vrai fort et bien structuré…
- Les Sibériens, sauveurs de Moscou ? Maintenant, un mythe soviétique… traité par Yann Galibois. Et bien non, ces troupes ont été engagées avant et sont passées à la moulinette de Barbarossa ! Alors pourquoi ? Propagande, recherche de symboles forts…
- Les Français se sont-ils battus en 1940 ? L’arlésienne chère à Dominique Lormier… Ici, c’est Christophe Dutrône qui s’y colle… « Neuf mois de belote, six semaines de course à pied », « l’armée Ladoumègue », c’est en ces termes peu amènes que Louis-Ferdinand Céline caractérisait l’armée française de 1940…On sait quand même que l’armée française s’est battue mais mal… Le propos de Christophe Dutrône est de remettre en perspective et de répondre aux questions suivantes: la ligne Maginot, la frontière belge dégarnie, fallait-il entrer en Belgique, le sous-équipement de l’armée, le rôle de l’aviation française, les pertes, l’impact moral de la défaite hier et aujourd’hui. Classique mais efficace…
- Les USA et la guerre. Guillaume Martinet, dans un style qui me fait penser à « Guerres & Histoire » confronte des « so called » mythes à la réalité: une armée de volontaires, l’incroyable logistique américaine, les femmes dans les usines, les GIs sur tous les fronts, Hiroshima et Nagasaki inéluctables.
- La cavalerie polonaise charges panzers: ce mythe là est vivace… Et bien Yann Mahé va nous démontrer son inexistence ! De la cavalerie dans l’armée polonaise jusqu’à ses engagements dans le cours conflit de Pologne.
Les articles qui suivent sont plus classiques dans la veine habituelle du magazine:
- Terreur dans les Ardennes: Hugues Wenkin revient sur les massacres de civils et de GI perpétrés par les unités de la Waffen SS lors de l’offensive allemande dans les Ardennes en 1944. Visiblement, l’enjeu de survie du plan allemand avait amené des consignes précises de vitesse et de comportement vis à vis des populations et des prisonniers de guerre. Si toutes les unités de la Wehrmacht ne les appliquèrent pas, ce ne fut pas le cas de certaines unités de la Waffen SS et particulièrement du Kampfgruppe Peiper. Du contexte au procès en passant par les événements réels.
- Per mare, per Terram, le régiment « San Marco » au combat (1940-1943): David Zambon nous livre l’historique, dans la seconde guerre mondiale, du régiment San Marco qui tire son nom de la Sénénissime Venise. Une histoire qui nous mènera de la fin de la première guerre mondiale à l’Afrique du Nord puis à l’Italie. Il est toujours utile de découvrir les unités italiennes bien malmenées par la littérature historique ces cinquantes dernières années…
- Les künstenjäger, les « marines du Reich »: après les unités à ski dans un numéro précédent, Ligne de Front s’intéresse aux aux unités d’infanterie de marine allemande durant la seconde guerre mondiale. Sur un sujet rarement couvert, Pierre-Edouard Côte se livre à une analyse complète de la constitution de l’organisation et des opérations de ces unités qui guerroyeront de l’Afrique du Nord à la Mer Noire en passant par la Mer Egée !
- Les premiers combats des SS de la « Nord »: Didier Laugier nous reporte le témoignage de Knab Werner, engagé dans cette unité aux confins finlandais. Classique mais peu courant: ça change des SS Panzer-Division…
En vente dans les maisons de presse et chez l’éditeur.
Bon, tu exageres un peu (comme d’hab. ! 😉
Il y a peut être un article ou deux qui peut faire référence à G&H, mais la quasi totalité du reste est conforme à la tradition de ce mag (notamment l’article cocorico sur l’armée de 40, que je trouve curieusement admiratif de cette burne qu’était Gamelin).
Dans l’ensemble, un plutôt bon numéro, même si les articles sont assez inégaux en nombre de pages (celui sur les soi disant charges de lanciers polonais sur les panzer est frustrant -1,5 pages !- car il élude le développement du mythe en question, son utilisation, etc…)
@Charles Antoine: c’est e côté accroches et questions-réponses qui m’a surpris. Assez d’accord avec toi sur les lanciers polonais, ça méritait plus sans doute. Bonne fin de semaine. 😉