Je viens de recevoir quasi-simultanément les deux biographies récentes consacrées au maréchal britannique.
Deux ouvrages parus chez deux éditeurs qui comptent dans le domaine de l’histoire militaire en français:
- « Montgomery, l’artiste des batailles » par Olivier Capet, aux éditions Perrin, dans la collection « Maîtres de guerre », co-animée par François Kersaudy et Yannis Kadari (le directeur de publication des éditions Caraktère)
- « Montgomery » par Daniel Feldmann & Cédric Mas, aux Editions Economica, dans la collection « Guerres & Guerriers » dirigée par le général Eric Bonnemaison.
Je suis actuellement sur la lecture des mémoires du maréchal Bernard Law Montgomery justement, en préparation de la lecture de ces deux textes car le sujet était jusqu’ici peu couvert dans l’historiographie en langue française.
Je souhaite vous faire ici d’une première approche « factuelle » de l’ouverture de ces deux ouvrages que je commenterai évidemment prochainement:
- « Montgomery, l’artiste des batailles » d’Antoine Capet est un beau volume de près de 400 pages. Logique car il sort dans la collection « Maîtres de guerre » chez Perrin. On a donc une iconographie très abondante, des cartes couleurs et des reproductions de timbres. les notes sont en bas de page avec une courte bibliographie. Pour rappel, les ouvrages de la collection ne se veulent pas des biographies mais « ils visent plutôt à montrer l’influence exercée au cours de la seconde guerre mondiale par le caractère, l’expérience, les initiatives, les intuitions, les forces et les faiblesses de ses principaux acteurs. Ils les laissent s’exprimer à loisir sur ce qu’étaient leurs desseins et leurs moyens, tout en donnant la parole aux témoins directs de leurs entreprises« .
- « Montgomery » par Daniel Feldmann & Cédric Mas est de facture plus classique. Avec près de 200 pages, des cartes en n/b régulières et une bibliographie bien complète, on a un ouvrage apparemment plus dense que le précédent consacré à Rommel qui s’était révélé très intéressant.
A suivre !
A noter que Nicolas Bernard et Benoît Rondeau ont déjà consacré des commentaires très positifs sur Amazon !
Ce n’est pas le meilleur général puis maréchal de la 2è GM (titre honorifique obtenu par Churchill, parce qu’il n’avait pas été nommé commandant suprême des forces terrestres, rôle donné à Ike).
Pour moi il restera un général limité et n’attaquant l’ennemi qu’avec bien souvent un rapport de force à 2 contre 1 voir 3 contre 1 en sa faveur.
La bataille de Caen est un exemple flagrant du manque de caractère entreprenant dans les phases de combat. On comprend pourquoi Patton, qui était son contraire, ne l’appréciait pas, et vice-versa.
Pour faire oublier son échec à Caen et l’attentisme Anglais (il parait que ceux-ci à 17h prenaient le thé, pendant les premiers jours du Débarquement, au grand dam des Américains), il persuada Ike pour l’opération Market Garden. Patton émis des réserves sur cette opération. Et malgré l’échec de celle-ci, jamais Montgomery ne l’a reconnu par la suite.
A ma connaissance les Anglais n’ont jamais eu de chef militaire terrestre de génie. Leurs commandants étaient plus efficace contre les populations civiles d’Irlande, ou des colonies.
Mais ceci dit bonne lecture !
On verra donc ce qu’en disent nos biographes français !
😉
« On verra donc ce qu’en disent nos biographes français ! »
Sans être un inconditionnel de « Monty » – loin de là, comme je l’espère le montre mon livre – je voudrais tout de même replacer son action dans le contexte de l’époque.
C’est absolument indéniable, comme l’écrit « Louis », qu’il bénéficiait d’une nette supériorité numérique sur la _Deutsch-Italienische Panzerarmee_, pour lui donner son nom allemand officiel, en été / automne 1942.
Mais la question n’est pas là !
Ce qui l’a fait entrer dans le Panthéon britannique, à un point difficile à imaginer pour des Français (à la fois Jeanne d’Arc, Napoléon, Foch et Leclerc), c’est que _lui_ a su tirer parti de cette supériorité, notamment dans les airs avec la _Desert Air Force_ dont il a magnifiquement organisé le plein appui, là où tous ses prédécesseurs (oublions leur nom ici) avaient échoué depuis de nombreux mois.
Autre reproche de « Louis » : il était moins hardi que Patton. Certes, tout le monde le reconnaît (lui le premier) ! Mais quelle en était la raison ? Il avait vu et vécu dans sa chair (sa balle logée à vie près du poumon était là pour la lui rappeler constamment) la boucherie de la guerre de 14-18 et il évaluait les pertes humaines probables par rapport aux gains espérés, ce que ne fit pas Patton dans les Ardennes. Quel être humain doué de raison peut-il lui en vouloir ?
Pour Arnhem, l’erreur capitale que – fait très rare – il reconnaît du bout des lèvres dans ses Mémoires, c’est de n’avoir pas capturé le port d’Anvers au préalable. C’est une erreur d’autant moins compréhensible que Montgomery était un obsédé de la logistique. Nul n’est parfait…
Dire par ailleurs qu’il n’y a jamais eu de « chef militaire terrestre de génie » chez les Britanniques, c’est oublier un peu vite les cuisantes défaites infligées aux armes françaises, à ces deux époques réputées les meilleures du monde, par Marlborough, l’illustre ancêtre de Winston Churchill, à Blenheim (ou Blindheim / Höchstädt)en 1704 et par Wellington face à Napoléon, qui n’était pas un débutant en 1815…
Je suis cependant bien conscient qu’il s’agit d’un débat sans fin parce que sans réponse indiscutable.
Antoine Capet,
Professeur de civilisation britannique
Université de Rouen
Merci à Antoine Capet pour ce long message bien utile. Ah les « chefs militaires de génie » ! J’insisterais aussi pour ma part sur la capacité des Britanniques à gérer , et ce n’est pas facile, des armées de coalition. Le travail de Wellington a été remarquable sur ce plan avec les Portugais et les Espagnols. Quand on voit en plus la pression que lui mettait Londres en même temps, on ne peut qu’être impressionner par son talent et son travail ! Ce n’est peut-être pas du génie mais ça engendre la victoire ! Voir la belle biographie que lui a consacré Antoine d’Arjuzon: https://www.bir-hacheim.com/wellington-dantoine-darjuzon-biographie/
Je remercie le Professeur Antoine Capet pour sa réponse et je lui souhaite une grande notoriété pour son ouvrage sur Montgomery.
Certes le traumatisme de Montgomery, suite à sa blessure pendant la Grande Guerre, peut expliquer son comportement pusillanime comme chef de guerre mais Patton a été blessé aussi pendant le même conflit. De plus ce n’était pas lui qui allait au combat et si l’on craint d’envoyer des soldats à la mort (ce qui arrive à la guerre), on change de métier !
Selon Montgomery, ne pas avoir pris le port d’Anvers est l’erreur capital de l’échec de l’opération Market Garden ? C’est oublier la négligence de l’Etat-Major Anglais et de leur chef, des réelles forces Allemandes en présence et ce malgré les rapports de la résistance Hollandaise et les reconnaissances photographiques Alliés.
Quand à mon expression « chefs militaires de génie » si je peux y donner ma définition : c’est celui qui est capable de faire mieux que les autres et de renouveler ses exploits. Une seule victoire ne fait pas d’un militaire, un génie dans son domaine. Mais si, par sa pensée militaire, ce chef multiplie les victoires alors la question mérite d’être posée. Des exemples : Alexandre, Jules César, Hannibal, Gengis Kahn, Napoléon.
Si Wellington a été remarquable sur la péninsule ibérique, dans ce contexte il n’avait pas affaire à Napoléon en personne mais même celui-ci n’aurait pu faire grande chose puisque les Français se battaient contre tout un pays : militaires et civils sans oublier la pauvreté des ressources nécessaires à une campagne militaire qui n’avantageait pas les Français.
Quand à Waterloo, sans Blücher, Wellington n’aurait pu gagner…
Ce qui aida Wellington c’est une météo pluvieuse qui rendit le terrain boueux, ne favorisant pas l’attaque, la seule chose que pouvait envisager Napoléon. Les problèmes de santé de l’Empereur et l’absence de maréchaux comme Davout car Ney n’était pas à la hauteur stratégiquement, malgré sa bravoure.
J’estime que l’étude de l’Histoire devrait être beaucoup plus importante à l’école, tant elle est passionnante et formatrice. Alors pourquoi l’Education Nationale en limite l’étude ?
Merci Louis pour cet échange. Des quelques noms de « génies militaires » évoqués, je retiens qu’un grand nombre avaient une unité de maîtrise militaire et politique. Pour César et Hannibal, ils avaient des comptes à rendre certes mais plus lâches. Ce n’est pas le cas des généraux modernes pour lesquels le politique l’emporte largement sur le militaire avec une bride souvent peu lâche. Pour Wellington, il a su profiter des conditions rencontrées – c’est aussi le talent d’un grand chef militaire. 😉 Quant à Waterloo, si, si si… Au final, il a gagné la bataille – c’est bien là l’essentiel !
Je suis entièrement d’accord avec vous sur le fait que les militaires aujourd’hui ne jouent plus un rôle politique comme dans le passé. Conséquence d’une très forte spécialisation des rôles et heureusement d’une paix depuis 1945 en Europe – à part la guerre de Yougoslavie par l’OTAN et sans l’accord de l’ONU, mais ça c’est un autre débat.
Quand à Wellington, comme beaucoup d’Anglais ,c’était un pragmatique. Cela lui a bien servit à Waterloo.
Politique & guerre: je ne pense pas que ce soit un autre débat. Le « génie » s’exprime d’autant mieux qu’il a la main sur l’ensemble des décisions ou qu’il est loin du pouvoir politique ! Pour Wellington, pragmatique sans aucun doute et « cold blooded » aussi ! 😉 Bon week-end.
Ma vocation première étant d’abord l’enseignement, c’est-à-dire l’art de rendre clair et accessible ce qui est parfois _a priori_ obscur et difficile, je me fais à la fois un devoir et un plaisir de tenter de retracer ce qui peut expliquer la « pusillanimité » (en latin « petitesse d’âme ») de Montgomery, avec bien sûr le sens dérivé de « cœur » (courage, comme dans « Rodrigue, as-tu du cœur ? » ou « mettre du cœur à l’ouvrage »).
Dans une lettre d’avril 1943 à son supérieur Marshall (rendu célèbre après-guerre pour le plan de redressement économique qui porte son nom), Eisenhower a une autre explication que celle de « Louis » : Montgomery est tellement imbu de son aura acquise à El-Alamein que « jamais il ne prendra de plein gré la moindre initiative tant qu’il n’aura pas la certitude de sa pleine réussite » (_Montgomery_ p.172). Pour Eisenhower, Montgomery n’est donc pas paralysé par sa couardise, mais par sa vanité : ce n’est pas perdre la vie qu’il craint, mais perdre son prestige !
Le débat sur Montgomery continue ici dans une autre direction…
Quant à Wellington, autre grande figure du Panthéon britannique, il n’a pour lui qu’une seule chose : il a aux yeux des Britanniques et de quelques autres Européens, dont les Belges, définitivement débarrassé leur pays de tout risque d’asservissement par leurs voisins français. Chacun en France jugera si c’est un résultat qui mérite une telle adulation.
Une seule certitude une fois de plus : c’est que le débat est inépuisable…
Antoine Capet,
Professeur de civilisation britannique
Université de Rouen
Merci Antoine. Un enseignant-chercheur qui affirme en vocation première l’enseignement ! Bigre, ce n’est pas si courant ! 😉 Intéressant cette référence à cette lettre du 5 avril 1943 d’Eisenhower à Marshall. Tout aussi intéressante est celle du même jour de Monty à Simpson sur Eisenhower. (J’ai commencé par le Feldmann/Mas). Leurs analyses croisées initiales sur leur vis-à-vis le même jour posent bien leurs divergences à venir ! Quant à Wellington, il a bien entretenu l ‘ »ulcère espagnol » de Napoléon, battu ses généraux et au final battu le maître également. Ne nous en déplaise, Trafalgar Square et Waterloo Station resteront inscrits dans l’orgueil britannique ! 😉
Eh beh, voici bien sur Montgomey les réflexions les plus superficielles, et les plus éculées qui soient – et même si c’est signé professeur-de-civilisation-britannique et même si on tolère le ton « je suis dans ma salle de classe » et l’étalage de culture, regardez, je viens de relire la définition d’un mot polysyllabique dans le Grand Robert.
Je n’ai pas lu le livre de Capet, mais si le niveau de profondeur du livre de Capet se limite à la perception initiale de Eisenhower, si l’étude de Market-Garden se contente d’être « il aurait fallu ouvrir Anvers avant », on doit avoir un texte convenu, poussiéreux et probablement dénué de toute réflexion (Mais j’imagine qu’il y a de belles images).
Ah les attaques at-nominem derrière des profils anonymes ! Tout ce que je n’aime pas dans le web ! Lisons les livres et discutons en ensuite !
@ I see you
Je ne comprends pas votre attaque sur les remarques du Professeur Capet. Il ne faisait que répondre à mon commentaire or un blog n’est pas là pour de long développement mais répondre de manière succincte à un autre commentaire et contribuer à la découverte de l’histoire.
Votre courage serai de lire son livre et d’en faire une analyse ici…
Evidemment bien en phase là dessus, Louis.
Bonsoir à tous,
Le fait que le seul nom de Montgomery fasse surgir autant de lieux communs et d’idées erronées me fascinera toujours. Je vais pour rester bref laisser de côté les allégations encore plus fausses que des images d’épinal (les britanniques prenant le thé en Normandie à 17h – Napoléon a perdu à Waterloo à cause de la pluie et de ses maux d’estomac). L’historiographie moderne a fait ledit de ces erreurs encore ressassées ad nauseam (Je recommande Buckley pour la Normandie et Coppens sur Waterloo).
Je me contenterai de deux remarques tirées d’une analyse poussée des campagnes militaires de Montgomery :
D’abord Montgomery a remporté toutes ses campagnes, ce qui le place d’emblée au plus haut du panthéon allié (peu de généraux peuvent en dire autant) : Alamein, La Tunisie, la Sicile, la Normandie, le Rhin… Il n’a subi que peu d’échecs, toujours sans lendemains et sans impacts sur le résultat final (Arnhem mais aussi Enfidaville, moins connu et pourtant plus complet).
Ensuite, à Alamein, il ne dispose pas d’une aussi grande supériorité militaire, (sauf à comptabiliser les cuistots et les chauffeurs chypriotes seulement du côté allié). Il attaque un front fortement fortifié avec une supériorité réduite par rapport aux standards (à peine plus de 2 contre un quand l’attaque de front de fortifications exigent un minimum de 3 contre 1). Le nombre de grandes unités est équivalent, et surtout, il va battre complètement une Deutsch-Italienische Panzerarmee (depuis le 25 octobre 1942) qui n’a jamais été aussi forte !
Sa vraie caractéristique n’est pas de battre l’ennemi du « fort au faible », mais du « fort au fort », ce qui change pas mal de choses. Ce sera la même chose à Mareth, en Sicile (où il attire à lui toutes les troupes allemandes pendant que Patton se disperse dans le vide), en Normandie…
Il construit une vraie méthode, qui n’est pas pusillanime, ni prudente, mais rationnelle et implacable (les critiques des Allemands sur ce général ne gagnant qu’avec le matériel est à la hauteur de leur frustration d’être battu sans aucune chance de s’en sortir malgré leur haute opinion d’eux-mêmes).
Pour autant l’homme a des défauts, mais ils ne sont pas là où se portent les critiques germano-américaines.
Son caractère, généreux et très humain avec ses subordonnés, est avant insupportables et abrasif avec ses supérieurs, le rend difficile à intégrer au sein d’une coalition dès lorsqu’il n’en est pas le chef (ce qui à la réflexion ne le place pas à part dans le Panthéon militaire britannique).
Son désir de concentrer l’attention et l’amour de tout le monde, en occupant le devant de la scène seul, en fait un personnage en apparence cabot et détestable, alors que les faits montrent qu’il a su s’effacer à chaque fois que le succès de la campagne l’exigeait (Sicile, Normandie). Sans faire de la « psychologie de comptoir », il me semble que son enfance difficile et ses relations avec ses parents y sont pour quelque chose.
Enfin et surtout, Montgomery ne cherche pas à théoriser sa méthode, se contentant d’énumérer une « doctrine » vide et inutilisable pour quelqu’un d’autre que lui (ses listes de facteurs de succès sont éloquentes : il y a tout et rien à la fois – plus des listes de « recettes » qu’une méthode duplicable par d’autres que lui).
Car son défaut le plus grand est de ne jamais chercher à se « vendre », à expliquer sa méthode innovante, sa foi aveugle dans le fait que ses victoires « parlent pour lui ».
C’est en tout cas la conclusion à laquelle nous sommes arrivés à l’issue d’une analyse approfondie de ses nombreuses campagnes, étudiées à partir des archives elles-mêmes, campagnes souvent méconnues et rarement appréhendées de manière objective et rationnelle.
Pour conclure, je me permettrai une remarque sous forme de question : pourquoi toujours comparer Monty à Patton ?
Comparer ces deux généraux, c’est déjà rabaisser Montgomery.
Bonne soirée et bonne lecture,
Cédric Mas
Merci Cédric. Tu sais évidemment le plaisir que je prends à voir deuc auteurs intervenir en même temps sur mon blog ! Bien d’accord avec ton approche « du fort au fort ». C’est la marque de fabrique de Montgomery. Il ne veut laisser aucune place à la chance ou au « génie ». La guerre n’est pas la chasse, la guerre n’est pas la chance pour lui: il veut détruire son adversaire comme des mélées de rugby (anglaises) successives. On n’est plus à l’âge de la guerre des professionnels mais des citoyen-soldats. Bien en phase aussi sur ses discussions avec Eisenhower et son rôle dans une guerre de coalition, il insiste, reviens à la charge, persuadé d’avoir raison mais au final il obéit dans le respect de la coalition. Monty et Patton ? Mais c’est le « soldat industriel » contre le panache, le coup d’oeil, l’allant ! De la « furia francese », quoi ! 😉 Quant à Wellington et Napoléon, si la lecture de Coppens est vivifiante, elle n’en reste pas moins parcellaire et très partisane à mon sens. (voir mon article là dessus sur Bir-Hacheim).
Comme tu le découvriras dans notre livre, la réflexion de Montgomery va même au-delà d’une quête de professionnalisme, certes atypique au sein du corps des officiers britanniques mais pas exceptionnelle parmi les autres grands chefs de sa génération (je pense à Rommel bien évidemment). Tu ne m’en voudras pas de ne pas « déflorer » tout le résultat de nos analyses 🙂
Pour ce qui est de la métaphore rugbystique, tu verras que nous sommes là encore en phase.
Enfin, la question est moins de savoir si le « panache » est applicable dans une guerre moderne que de savoir si c’est une qualité importante à la tête d’un groupe d’armée (ce que n’est pas Patton.
C’est un débat difficile tant les idées reçues sur Montgomery sont fortes et biaisent les opinions. Mais c’est un débat ni inépuisable, ni perdu d’avance et nous faisons le pari que progressivement, les avis vont évoluer dans l’avenir.
Bonne journée,
Cédric Mas
jlsynave dit :
25 juin 2014 à 6 h 34 min
« Merci Cédric. Tu sais évidemment le plaisir que je prends à voir deux auteurs intervenir en même temps sur mon blog ! »
Il faut hélas parler au passé. Vu le ton adopté par certains intervenants dans cette discussion, tout le monde comprendra que je m’en retire.
Antoine Capet,
Professeur de civilisation britannique
Université de Rouen
Dommage, Antoine.
Il n’y a eu qu’une intervention anonyme et « malheureuse ». C’est le lot du web, des blogs et des forums !
Bonsoir,
Je pensais que le retrait d’Antoine Capet, que nous regrettons tous, était du à l’intervention d’un commentaire particulièrement hostile (je crois que l’on appelle cela un troll mais je ne suis pas un expert).
Mais en relisant le dernier commentaire d’Antoine (il est vrai que je l’avais lu un peu vite lors d’une semaine très agitée professionnellement), je me rends compte qu’il parle « d’intervenants » au pluriel, ce qui signifie en toute logique que soit il me met « dans le même sac » que ce commentateur agressif (ce qui serait une erreur), soit il a mal pris un de mes commentaires.
J’avoue avoir du mal à imaginer que mes commentaires, qui n’avaient d’autre objet que d’apporter mon humble « pierre » à un débat sur les qualités de Monty, sur la base du livre que j’ai publié avec mon ami et complice Daniel, puissent être perçus par Antoine comme hostiles ou offensants.
Pour autant, si c’est bien son ressenti, je souhaiterai savoir où j’ai pu le blesser, et bien évidemment lui présenter mes excuses publiques d’autant plus volontiers que l’offenser était la dernière de mes intentions.
Espérant que ces quelques mots mettront fin à tout malentendu ou ambiguïté,
Cordialement,
Cédric Mas
Je me rends qu’une micro-coquille s’est glissée dans mon commentaire (que l’on ne peut modifier) :
L’historiographie moderne a fait le lit (et non « ledit ») de ces erreurs encore ressassées ad nauseam…
Pour Coppens, si la forme polémique est contestable et finit par desservir le propos, les découvertes de ce chercheur passionné et insatiable permettent de réécrire complètement la bataille. Pour ma part, j’adhère moins à sa volonté d’étendre ses découvertes à une analyse sociopolitique de la Grande Armée sur le déclin qui ne m’a pas convaincu sur le fond. mais c’est un autre débat…
Cédric Mas
« rien du tout » mais passionné et éternel cherchant (pour ne braquer personne 🙂 )
je me rends compte… les coquilles continuent (la fatigue sans doute)…
Merci à tous pour vos participations ! Belle journée !
Jean-Luc
N’étant pas tout à fait étranger aux questions en débat, je me permets de faire les quelques commentaires suivants:
– Concernant l’amorce de débat entre Cédric Mas et Antoine Capet, il y a manifestement un malentendu. Les propos de Capet visaient manifestement celui ou ceux qui appartiennent à la catégorie: « Je n’ai pas lu votre livre, je n’y connais rien, mais je vais tout vous dire ».
Non seulement Mas n’était visiblement pas concerné, mais en plus, il est satisfaisant de constater que les deux auteurs des seuls livres publiés en français sur le sujet sont largement en accord sur l’essentiel – ce qui m’arrange également, car je suis d’accord avec les deux. J’inclus dans cet accord l’intéressante réflexion de Mas sur El-Alamein vu comme un combat « du fort au fort », qui est beaucoup plus près des réalités.
– Si je puis me permettre, il me semble que les livres de Capet et de Mas sont hautement complémentaires: leurs qualités s’additionnent et leurs défauts s’annulent. Je ne puis donc que conseiller la lecture des deux…
– Je n’ai jamais compris non plus cette obstination à comparer Montgomery et Patton. Le premier commandait un groupe d’armées, le second une armée – pas du tout les mêmes responsabilités. On pourrait à l’extrême rigueur comparer Monty à Bradley, mais en se souvenant que pendant toute la compagne de Normandie, le second était aux ordres du premier.
– Il y aurait d’autres commentaires à faire, mais comme je ne suis jamais intervenu sur ce blog, je ne sais même pas si mes propos seront
reproduits.
Best wishes to all,
F.K.
Les auteurs… et les directeurs de collection sont toujours les bienvenus !
Moins les porteurs d’attaques ad-nominem anonymes !
Je viens juste de commencer l’ouvrage d’Antoine Capet pour ma part. Je pense l’avoir fini semaine prochaine !
Merci de votre visite !
Concernant Patton, il commandait certes une armée mais il aurait pu se retrouver à la place de Bradley sans ses penchants et travers excessifs. Bradley était sous ses ordres en Sicile et c’est l’inverse en Europe de l’Ouest.
Je lis « D-Day et la bataille de Normandie » de Beevor.
Voici ce que l’auteur écrit dans son chapitre « Sword » (p. 212-213, éditions J’ai Lu) :
« Bien que la plage de Sword entre Lion-sur-Mer et Ouistreham ait été sécurisé rapidement, la progression vers l’intérieur des terres fut particulièrement lente. Un nombre étonnant de soldats, épuisés d’avoir pataugé dans les vagues et soulagés d’avoir survécu au débarquement, pensaient mériter une cigarette et une tasse de thé. Ils se mirent à faire bouillir de l’eau sur la plage, même si elle était encore sous le feu ennemi. L’état-major naval leur intima l’ordre de rentrer dans les terres et de pourchasser les Allemands.
Les Canadiens comme les Américains étaient interloqués par l’incapacité apparente de l’armée britannique à achever une tâche sans prendre une pause pour le thé. »
Maintenant je cite un passage sur ce blog de l’intervention de Cédric Mass en date du 24 juin 2014 :
« Le fait que le seul nom de Montgomery fasse surgir autant de lieux communs et d’idées erronées me fascinera toujours. Je vais pour rester bref laisser de côté les allégations encore plus fausses que des images d’épinal (les britanniques prenant le thé en Normandie à 17h… »
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Question qui a tort et qui a raison ?
Certains soldats Anglais prenaient-ils le thé sur la plage du débarquement en 1944 ?
Si oui, alors Napoléon et Hitler ont « raté » l’occasion d’envahir l’Angleterre à l’heure du thé !
Merci Louis,
Rétablissons d’abord une orthographe: « Cédric Mas » ne mérite qu’un seul s et pas deux 😉
Pour ma part, je ne sais pas mais il doit bien y avoir quelque soldat, sous-off ou officier britannique capable de le faire (surtout à 17h…) !
Maintenant, la pause-thé ne prend que 20 à 30 minutes, trop court pour une « occasion d’envahir » !
Par contre, une chose dont je suis sûr: à Waterloo, à 17h, les Anglais n’ont pas fait la pause-thé ! 😉