Deuxième édition pour cet excellent ouvrage consacré à la guerre en Afghanistan et à l’engagement affirmé de la France aux côtés de ses alliés de l’OTAN et bien évidemment des États-Unis d’Amérique.
J’avais bien apprécié la première édition publiée en 2008 juste après l’embuscade d’Uzbin dans laquelle 10 soldats français avaient trouvé la mort. La question qui taraudait déjà l’auteur, le journaliste de Libération Jean-Dominique Merchet, était: pourquoi nos soldats tombent-ils là bas ?
Deux ans après, évidemment, la question est toujours d’actualité.
Jean-Dominique Merchet dans un chapitre additionnel d’une quinzaine de pages, parcoure l’évolution de la situation depuis déjà deux ans. J’aurais pu, évidemment, me contenter de lire ces 15 pages là mais je me suis quand même trouvé à relire cet ouvrage dans son intégralité.
Je le conseille bien sincèrement à toutes ceux et celles qui veulent comprendre ce qu’est l’Afghanistan, pourquoi on s’y bat depuis si longtemps et pourquoi la France, aux côtés des autres principales nations occidentales, a-t-elle décidé de s’impliquer dans un conflit long, coûteux, cruel et aux enjeux bien difficiles à définir.
Toutes ces questions Jean-Dominique Merchet cherche à y répondre avec connaissance, honnêteté, tact et talent.
Beaucoup voudront s’arrêter au simple fait qu’un journaliste, à Libération qui plus est, ne peut être compétent pour parler de la « Res Militaris ». Ce serait faire une grande erreur et méconnaître le travail que réalise quotidiennement Jean-Dominique Merchet, auteur par ailleurs de l’un des meilleurs blogs consacrés aux choses militaires: Secret Défense.
Si l’actualité militaire vous intéresse, si vous voulez comprendre quelque chose à la guerre en Afghanistan, lisez « Mourir pour l’Afghanistan ». Il est bien complet sur le sujet, puisé aux meilleures sources et mettant bien en perspective les alternatives possibles. Alors implication croissante ou retrait ?
Indispensable sur le sujet.
Pour info, mon commentaire sur la 1ère édition est ici ! 😉
Mourir pour l’Afghanistan de Jean-Dominique Merchet aux éditions Jacob-Duvernet (2010).
Qu’elle est la ligne forte de sa réponse à la question ?
Sa réponse est: « faut se tirer » et vite…
Merci d’être passé par ici, Semper Victor !
😉
bonjour
sans avoir lu cet ouvrage, je ne permettrai une remarque
simplement l’histoire nous enseigne:
-alexandre le grand s’est cassé les dents dans ce secteur (bactriane)
-les anglais au XIXe n’ont jamais pu pacifier la région (une des plus grande défaites d’européens face à des natifs se déroule à Gandamak lors de la première guerre afghane) et ont trés vite opté pour une stratégie de « containement » avec quelques expéditions punitives
-les soviètiques à partir de 79
-les forces d’une coalition de « démocraties éclairées » à l’heure actuelle , qui pense qu’on peut imposer un concept politique (ici la démocratie) comme on implante un Mc Do dans une zone commerciale.
le dénominateur commun de toutes se périodes? toujours croire que sa supériorité (tant stratégique ,matériel et/ou civilisationnelle) permettra d’en imposer à l’ennemi qui est faible, peu organisé et doter d’un système central archaïque voir inexistant.
A mon sens, l’erreur des coalisés est de n’avoir pas tiré les leçons du passé
On approche de la Dead Line fixée par Obama , non ??
Vu que la situation ne va pas s’ameliorer d#ici la , que va t il se passer ??
Sinon j’ai une question pour ceux qui soutiennent modicus qu’il faut rester et se battre .. : Si les US se retirent ( pas si hypothetique que cela) , on va rester sur le terrain nous pour continuer à se battre pour de super bonnes raisons que personne ne connait ou ne comprend ??? Ou on va partir honteusement ???
Tout le monde connait la réponse … Cela prouve que nous ne sommes la bas qu’uniquement parce que les US y sont embourbés et ont besoin de supplétifs ….
@superben
Comme dirait McCain, c’est quoi ce commandant en chef qui donne le top départ face à l’ennemi ? Il n’y a pas de deadline… seulement des choix stratégiques et géopolitiques…
La solution a clairement été évoquée: 1- afghanisation du conflit , 2- des opérations moins létales pour les populations 3- des opérations basées sur des FS et les drones en Afghanistan et ailleurs (Pakistan, Yémen,…)… la CIA a repris du poids…
Les USA se retireront et les membres de la Coalition avec évidemment. Le tout est de savoir quand…
La honte n’est pas une donnée géopolitique, c’est un « truc » pour les idéologues… 😉
Quant à savoir pourquoi « nous » y sommes… interroge toi sur le problème de l’islamisme radical, sur ses volontés et sur ses méthodes… tu t’apercevras que si l’Afghanistan redevient un sanctuaire islamiste, le front va se déporter vers les pays du Moyen Orient (notre cher pétrole) et vers les nations occidentales à forte population arabo-musulmane… ce qui n’est pas le cas des USA…
quant au caractère supplétif des troupes de l’OTAN hors USA, cela ne tient qu’à nous ! Les USA portent l’essentiel de l’effort de guerre, leur guerre quand même… Quant au niveau tactique, quelques nations sortent du lot en termes d’implication et d’engagement. La France en fait partie. Pas gentil, le terme « supplétif » pour les soldats français qui meurent en Afghanistan. Lis le bouquin de Merchet, entre autres…
@julien l’hote
Il ne faut effectivement jamais mésestimer l’histoire… moins pour les leçons que pour comprendre les raisons des échecs… car l’histoire ne se reproduit jamais… mais parfois les mêmes causes peuvent produire les mêmes effets…
Pour la supposée « supériorité occidentale, lire le « Carnage et culture » de Victor Davis Hanson réédité ce mois ci par Flammarion en édition de poche. Je le relis actuellement…
merci d’être passé par ici.