Le Comité Balladur a travaillé sur une recomposition administrative de la France.
On entend déjà la gauche la rejeter en bloc et des cris lourds commencent à être poussés à droite… Certes…
Mais la France doit remettre en cause son organisation parce que cette dernière n’est pas toujours efficace et parce qu’elle coûte trop cher. Nous avons une organisation héritée du 19ème siècle alors que nous entrons dans le 21ème ! Un peu de courage que diable ! Et des économies à faire en supprimant quelques niveaux « intermédiaires »… car avec nos 36.000 communes, nos cantons, nos circonscriptions, nos départements, nos régions et nos services décentralisés (ou non) de l’Etat, quelques économies s’imposent car la France n’a plus d’argent et la crise est là.
Le Figaro viet de publier ce jour les hypothèses de travail du Comité Balladur:
Analysez la carte région/département de près… Il y a de l’intelligence dans tout ça !
Intelligence ? Courage ? Il en faudra beaucoup pour que cette réforme passe…
Intelligence et courage, c’est pour cela que nous élisons nos dirigeants politiques, non ?
Ce qui a été décentralisé fonctionne bien. Les collectivités sont devenues des acteurs majeurs de la vie économique et sociale dans notre pays. Elles réalisent chaque année plus de 70 % de l’investissement public pour une contribution à la dette de seulement 10 %.
Devant la crise, les collectivités locales sont en première ligne. Elles sont particulièrement sollicitées, que ce soit au niveau départemental avec toutes les politiques de solidarité ou au niveau régional avec le suivi économique des entreprises les plus vulnérables (je pense aux entreprises du secteur automobile). On voit bien que la relance économique dépend bien plus des collectivités locales que de l’Etat.
Nos Régions n’auraient pas une taille critique à l’échelle de l’Europe ? Il faut quand même rappeler qu’en Europe, 10 Etats sont plus petits que la Région Rhône-Alpes.
Parlons des compétences obligatoires.
Les Lycées, les transports, l’apprentissage et la formation continue mobilisent 61 % des investissements et 75 % du fonctionnement du Conseil Régional Nord pas de Calais.
Le Département du Nord consacre plus de 97 % à ses dépenses de fonctionnement pour les compétences obligatoires. Le poste le plus important est l’action sociale dans un département où les difficultés sont pires qu’ailleurs (1 milliard 698 millions d’euros soit 75% des dépenses de fonctionnement).
Tout cela montre que chaque collectivité intervient pour la plus grande part de son action sur des priorités bien différenciées.
En revanche, pourquoi l’Etat garde-t-il des services déconcentrés pour des cométences décentralisés. Il y a là c’est sur une source d’économie.
On dit qu’il faut une meilleure coopération entre les échelons territoriaux. Mais bien souvent, c’est l’Etat qui manque à l’appel. Il faut un véritable partenariat entre l’Etat et les Collectivités. Que l’Etat soit un véritable partenaire de confiance. Que soient créees les conditions du « travailler ensemble ».
Il faut un Acte III de la décentralisation qui :
clarifie les compétences :
-un Etat stratège : l’éducation, la recherche, l’innovation
-un Etat solidaire : le logement, la sécurité sociale, l’emploi.
-des collectivités financièrement autonome avec compétences obligatoires et exclusives bien définies.
-le maintien de la clause générale de compétence avec une reconnaissance de chefs de file.
Concernant les communes, 36 000 c’est beaucoup. Je suis pour une incitation à l’intercommunalité et l’election des conseillers intercommunaux au suffrage universel.
Jolie diatribe, David
Mais je n’accepte pas ta règle du jeu qui consiste à distinguer l’Etat des collectivités locales. Le problème de fond de notre pays est simple: la dette publique et les déficits chroniques relèvent de la collectivité publique DANS SON ENSEMBLE. Il n’y a pas de bonne dette et de mauvaise dette. Il y a une dette qui augmente qui devra être remboursée pour le principal et pour les intérêts qui vont avec. Ca fait près de de 30 ans que la dette nationale se creuse quel que soit le gouvernement au pouvoir – gauche – droite.
Face à ce problème, deux solutions possibles:
Solution 1: augmenter les recettes – ça ne peut se faire que par l’économie – ce qui dans un cadre mondialisé est devenu difficile aux entreprises françaises (tu veux savoir pourquoi ?) et encore plus en temps de crise…
Solution 2: diminuer les dépenses. Nous n’avons désespérément plus le choix… Parce que l’augmentation de la dette permanente entraîne des intérêts financiers de la dette qui sont devenus désormais le premier poste de dépense DE LA NATION dans son ensemble… Maintenant de savoir s’il y a des bonnes dépenses et des mauvaises, c’est un autre débat et c’est l’objet d’un vrai débat politique. Et pas d’un pseudo débat qui consiste pour une opposition à tacler systématiquement l’autre camp qi affirme détenir la solution…
Allez pour finir sur une note plus gaie, tu peux toujours me dire que finalement on a le choix parce que ça fait 25 ans que ça dure ! Je crains effectivement que cela va durer… parce que l’euro nous protège (donc l’Europe) et parce que la crise va encore nous permettre d’échapper à nos engagements européens…
J’avais dit courage et intelligence, qui en a par les temps qui courent ?
David, merci pour cette belle contribution ! 😉