Une drôle d’idée ou une idée drôle ?
Pour moi, ni l’une ni l’autre… Toute idée mérite d’être analysée et décortiquée surtout quand elle vient d’un homme d’expérience comme Edouard Balladur.
Le titre de cet ouvrage m’a tout de suite accroché. Parler d’union entre les Etats-Unis et l’Europe semblait relever de la provocation ! Et ce n’est pas dans ce registre qu’on attend généralement Edouard Balladur !
Le thème est osé, bien posé car il relève de faits avérés : la communauté de civilisation et la convergence d’intérêts et de valeurs entre ces deux pôles essentiels du monde moderne. Le problème est que dans le format de cet essai désespérément court (120 pages), il n’est pas possible à l’auteur de déployer l’argumentation étayée que nécessite un tel enjeu.
En conséquence, les questions essentielles restent avec trop peu de réponses. C’est dommage car, assurément, l’auteur était à même d’apporter sa réflexion et son expérience.
Bref, expliquer aux USA qu’ils doivent ralentir dans leur course sûrement trop solitaire mais qui leur a quand même permis d’atteindre leur position dominante en deux siècles, ce n’est pas évident. Surtout s’il s’agit de ralentir pour écouter les conseils de vieilles nations européennes expérimentées mais rarement d’accord et mettant trop peu de moyens pour avoir une réelle politique commune que ce soit au niveau monétaire, économique, diplomatique ou militaire… Là, ça relève quand même d’un pari bien délicat !
Alors pourquoi une union quand une alliance objective me semble largement suffisante ? Pour s’en convaincre, il suffit d’observer l’alliance qui caractérise aujourd’hui les pays anglo-saxons : USA, Grande Bretagne, Australie, Nouvelle Zélande.
Le sujet est passionnant. Régis Debray l’avait déjà travaillé. J’espère qu’un de nos grands géopolitologues étudiera les facteurs clés de succès ou d’échec d’un tel rapprochement !