Le wargame Rock of the Marne simule les opérations de l’été 1918 sur le front de la Marne dans le quadrilatère Soissons – Reims – Château-Thierry – Chalons sur Marne.

Rock of the Marne MMP

J’avais lu beaucoup de critiques de ce jeu sur le forum Strategikon. Mais appréciant particulièrement le système de jeu Standard Combat Series de MMP/The Gamers, j’ai quand même décidé de l’acquérir. Bien m’en a pris car, à mon sens, « Rock of the Marne est une excellente simulation.

Il faut rappeler que ce jeu est le douzième de la série SCS développée à l’origine par Dean Essig, le fondateurs de « The Gamers » racheté depuis par MMP.

Les ingrédients du succès:

  • une bataille qui permet aux deux joueurs de connaître des phases offensives et défensives,ce qui est assez rare
  • une bataille de mouvement ce qui n’est pas le cas le plus fréquent durant la 1ère guerre mondiale
  • un système de jeu simple, fluide avec juste ce qu’il faut de règles spécifiques: 7 pages de règles pour la série, 5 pages de règles spécifiques pour « Rock of the Marne », 1 scénario de campagne et 5 scénarios courts. Si on ajoute une carte pleine couleurs et une planche de 280 pions aux standards de la série, on est comblé pour un jeu qui prendra quand même environ 8 heures pour le scénario de campagne de 15 tours.

Rock of the Marne counters

C’est ce scénario de campagne que j’ai joué récemment.

Le suspens était au rendez-vous, l’offensive allemande s’est déroulée comme prévu avec franchissement de la Marne assez facile, destruction de nombreuses unités françaises. Le problème est qu’au fur et à mesure de l’avance allemande, les lignes de front s’allongent et que la contre-offensive alliée attendue se rapproche. Si les buts de l’offensive allemande sont atteints (j’échouerai cependant devant Chalons sur Marne), dans la deuxième partie du jeu, il s’agit de limiter la contre-offensive alliée pour garder ses points de victoire et empêcher la conquête des points de victoire alliés.

Challenge difficile pour les armées impériales car l’offensive allié se déploie inexorablement que ce soit en direction de Soissons, d’Epernay ou vers la Marne. Au final, les Alliés l’emporteront nettement dans ma partie mais sur les trois derniers tours…

En fait, le système de jeu génère des pertes très élevées des deux côtés avec des renforts et des remplacements réguliers pour reconstituer les corps de bataille.

Rock of the Marne map

Quelques points déterminants pour bien maîtriser le système de la simulation:

  • la bonne gestion des régiments de Stormtruppen allemands et des régiments d’infanterie français. Le nombre de pions étant limité, seules les pertes permettent de régénérer des unités disponibles.
  • la compréhension de l’avantage allemand: plus grande mobilité, phase d’exploitation pour les stormtruppen et les unités de mitrailleuses, donc une doctrine favorable aux débordements et aux encerclements
  • la compréhension de la faiblesse alliée: moins grande mobilité, peu d’unités capables d’exploitation, donc une doctrine plus tournée vers l’attrition des unités ennemis et des avances par front systématique.
  • la bonne utilisation des états-majors indispensables pour attaquer et pour le soutien d’artillerie
  • la bonne utilisation, pour le français, des nombreux régiments de char avec leurs forces (puissance, support, capacité à exploiter) et leurs faiblesses (pannes et faiblesse en défense)

En fait, un système de jeu qui se maîtrise assez vite avec peu d’erratas et qui  maintient le suspens jusqu’au bout.

J’avais bien apprécié les deux jeux précédent Drive on Paris (bataille de la Marne en 1914), Operation Michael (1918), ce jeu vient agréablement compléter les deux précédents.

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