L’Afrique du Sud, le pays de tous les contrastes.
Pays de richesse dans un continent en déshérence. Pays longtemps honni pour l’apartheid puis pays plébiscité pour sa fusion des races… mais pays en voie d’éclatement de nouveau sous la pression raciale, ce dont on parle peu…
Dominique Lapierre. Le grand Dominique Lapierre, écrivain talentueux sachant captiver ses lecteurs s’est passionné pour l’Afrique, son Afrique et l’Afrique du Sud. Il en a tiré un récit mais sûrement pas un livre d’histoire.
Je fais certainement partie de la masse nombreuse de lecteurs connaissant bien peu de choses de l’Afrique du Sud. Si son histoire m’était globalement connue, ses personnages historiques l’étaient moins. Et dans tous les cas, Dominique Lapierre m’a emmené dans un grand souffle historique: de l’implantation du premier comptoir hollandais à la conquête intérieure, de l’arrivée des britanniques à la guerre des boers en passant par les luttes contre les tribus guerrières de la région, de la découverte des richesses minières à la mise en place de l’apartheid, de la lutte de l’ANC jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela. Bref, une histoire magnifiquement écrite à travers des personnages grands ou petits, bons ou mauvais de cette terre si lointaine.
Mais là est la limite de l’ouvrage car il me semble être d’un certain parti pris. Lapierre aime l’Afrique noire et je le comprends. Mais son réquisitoire contre les afrikaners tombe souvent à vide faute d’arguments démontrés. Les assertions, voire les accusations lourdes, ne sont guère étayées. Il manque là visiblement la main de l’historien. J’en viens à regretter la patte d’un Bartolomé Bennassar écrivant sur le franquisme et sur la guerre d’Espagne. L’apartheid pire que le nazisme ? Cela est dit par Lapierre. Les tentatives génocidaires ? Affirmées par Lapierre mais non démontrées… L’histoire s’arrête à Mandela mais où sont les violences ethniques que connaît trop souvent l’Afrique du Sud de Mandela et de ses successeurs… Bref, comme toujours, à trop vouloir tendre la corde, cela lui à son argumentaire… Et c’est bien dommage. L’Afrique du Sud mérite mieux mais j’ai quand même apprécié cet ouvrage de Dominique Lapierre.
Pour aller plus loin, je vais suivre son conseil et me diriger vers l’Histoire de l’Afrique du Sud de Bernard Lugan.
Aux éditions Robert Laffont en 2008.
J’ai lu votre critique sur babelio.com etvous avez écrit exactement ma pensée. Parti-pris évident, emploi de superlatifs, étiquetage des « mauvais » même quand les autres ne se comportent guère mieux, voire pire, et ce dès le début.
Dommage…
Je ne suis pas encore au bout, mais j’ai déjà compris qu’aucune ligne ne sera écrite sur le malheur qui touche aujourd’hui les Afrikaners et leurs descendants, victime dans l’ombre d’un lent génocide…
@Mark: oui et c’est bien dommage. Dans l’arc-en-ciel, il y a aussi les Afrikaners. Merci d’être passé par ici. 😉