Faisant le tour de l’édition française consacrée à l’opération « Market Garden », je ne pouvais échapper à la lecture de l’ouvrage de Cornelius Ryan: Un pont trop loin.
Faut-il rappeler que Cornelius Ryan fut également l’auteur du best-seller « Le jour le plus long ». A noter qu’ « Un pont trop loin » fut son dernier ouvrage car il disparut l’année de sa publication en 1974. Si Ryan n’est pas un historien diplômé, il n’en a pas moins été un journaliste de talent et sa démarche de recherche doublée d’interviews est présentée dans les notes régulières et en fin d’ouvrage.
A cela s’ajoute un talent de conteur incontestable et j’ai du mal à ne pas retrouver son style à travers les ouvrages plus récents d’un John Keegan ou d’un Anthony Beevor. « An anglo-saxon touch », sans doute.
De fait, malgré ses près de quarante ans d’âge, cet ouvrage reste l’un des plus intéressants sur cette opération exceptionnelle que fut Market Garden.
Pour les faits marquants, on retiendra:
- le coup de dé magistral voulu par Montgomery pour mettre fin à la guerre en 1944 et gagner sa rivalité avec les Américains…
- l’impressionnant déploiement aérien réussi mis en œuvre par les Alliés
- l’imprudence dangereuse des britanniques après leur longue chevauchée sans résistance depuis la Normandie
- l’absurde arrêt après la prise d’Anvers qui laisse le temps à la 15ème armée allemande de rejoindre ses lignes
- la déficience totale de communications radios au sein de la 1st Airborne britannique
- la pusillanimité de la 43rd Wessex Division dans sa poussée finale vers le Rhin inférieur
- l’incroyable résistante des aéroportés britanniques
- la décision étrange de Model de ne pas faire sauter les ponts particulièrement à Nimègue
- les difficultés logistiques sur un axe de plus de 100 kilomètres soumis à des attaques latérales allemandes certes peu puissantes mais paralysantes
Après avoir lu « Un pont trop loin », on ne peut, une fois encore que saluer le travail réalisé par Richard Attenborough sur le film éponyme en 1977.
Bref, à garder précieusement dans toute bibliothèque sur la seconde guerre mondiale.
Un pont trop long de Cornelius Ryan. 662 pages, deux cahiers photos en n/b et 7cartes hors texte. En 1974 aux éditions Robert Laffont.