En 2011, les éditions Perrin ont décidé de lancer la collection « Maîtres de guerre ». Elle est dirigée par François Kersaudy et Yannis Kadari et nous a déjà proposé Hitler, Patton et Staline. La prochaine sera également signée de Yannis Kadari et sera consacrée à Heinz Guderian.
Cette collection ne se veut pas une série de bibliographies mais cherche d’abord à nous faire apprécier les points forts et les points faibles, le parcours, l’expérience et le poids joué par les acteurs étudiés sur le cours de la seconde guerre mondiale. Si on ajoute à cela une iconographie abondante à chaque page (photos, cartes), on a là une approche originale et grand public.
L’opus qui nous intéresse ici est signée par Pierre Servent dont j’avais bien apprécié « Les guerres modernes racontées aux civils… et aux militaires » présenté sur Bir-Hacheim.
Dans un style vivant, Pierre Servent nous fait découvrir l’une des personnalités militaires majeures de la seconde guerre mondiale, Erich von Manstein. Faut-il rappeler qu’il faut à l’origine du fameux plan qui donna une victoire écrasante à l’Allemagne en Mai 1940. Stratège de génie, il put, avec une grande autonomie, prendre le contrôle de la Crimée et il fut ensuite de tous les coups majeurs du front de l’est, de l’opération pour secourir Stalingrad jusqu’à sa disgrâce en 1944. L’auteur nous fait revivre les opérations de von Manstein mais également ses difficultés croissantes avec le Haut Commandement de la Wehrmacht et Hitler.
En résumé, j’ai vraiment bien apprécié cet ouvrage de Pierre Servent. Je vous recommande à la fois l’ouvrage et l’auteur ! 😉
Pour aller plus loin, il est utile de signaler la biographie que lui a également consacré Benoît Lemay en 2006, également aux éditions Perrin. Je l’avais commencée mais arrêtée. Une lecture à reprendre à l’occasion !
Von Manstein, le stratège du IIIe Reich par Pierre Servent aux éditions Perrin en 2013. 264 pages abondamment illustrée.
Salut Bir,
D’accord avec toi, c’est un très bon bouquin de Pierre Servent, qui sans être un bouquin à charge contre Manstein, n’est pas pour autant hagiographique. Je l’ai dévoré en quelques soirées
Bon éclairage aussi sur les stratégies politiques des différents « collègues » de Manstein
Salut Charles-Antoine, Merci pour ce passage ici. J’attends le prochain sur Guderian avec impatience ! Bonnes vacances, Jean-Luc.
Livre juste feuilleté: la cible est bien sûr plus grand public qu’une biographie serrée et réfléchie – et pourquoi pas.
J’ai été troublé par certains choix d’iconographie, appréciant quelques photos rares (telle celle où Manstein et Hitler se serrent la main) mais constatant à côté d’étranges « memorabilia », comme la médaille de la Crimée.
As-tu vu la critique dans G&H? Le texte est présenté comme daté et superficiel, absolument pas recherché et reprenant pour argent comptant la façon dont Manstein présente les choses dans ses mémoires, comme si aucune recherche historique n’avait été faite depuis. (Ce n’est pas parce qu’on fait un livre plus ‘grand public’ qu’il ne peut pas être moderne!).
Je me demande ainsi si tes notes de lectures, qui n’osent qu’exceptionnellement mentionner les limites des textes, ne sont pas trop complaisantes pour être crédibles. Quand on parcourt le blog, on a une sensation bisounours: tout ce qui te tombe entre les mains est gentil, bien fait, sérieux, et les ‘points d’amélioration’, qnand il en existe, sont tellement mineurs ou notés avec de telles précautions oratoires qu’il n’est pas possible de distinguer les ouvrages vraiment intéressants de ceux qui sont mineurs et de ceux qui sont tout bonnement mauvais.
Souvent, le blog ne semble qu’une liste de nouveautés, et pas du tout un éclairage.
Bonjour Daniel,
J’ai bien lu la critique de Benoist Bihan sur G&H. Pour ma part, je constate que nous n’avons, en français, que deux biographies de Manstein en français. Celle de Lemay et celle ci de Servent. Personnellement elle m’est utile,à défaut d’être définitive. Maintenant, entre mon blog « bisounours » et le tien « destructeur », il y a effectivement de la marge. Je te rappelle mon « parti-pris »: faire découvrir des ouvrages existant en édition française. Je ne suis pas là pour descendre ouvrages, auteurs ou éditeurs, tu le fais très bien. Je ne me pose guère la question de la crédibilité, je partage, c’est tout. Pas d’autre ambition. Bonne journée. JLuc
Ben, en fait, j’ai d’un côté un commentaire chez toi qui « recommande l’ouvrage » et un autre dans G&H qui dit que c’est un texte vieux, à la recherche superficielle et bourré d’erreurs.
Il est rare de lire des avis si divergents: avez-vous lu le même?
(Ou, pour le dire brutalement: avez-vous lu le texte ou l’avez-vous superficiellement parcouru?)
Je l’ai lu pour ma part. Mais j’ai toute confiance dans le jugement de Benoist Bihan sur le fond. Il critique LOURDEMENT la « ligne Manstein » suivie par Pierre Servent selon lui. J’en prends acte. Cela ne disqualifie pas pour moi son ouvrage qui apporte bien des connaissances sur le parcours de Manstein. Je rappelle, une fois de plus, que nous avons, en français, seulement deux bios de Manstein et l’autre est de Lemay… que tu connais bien par ailleurs…